Vers le cinquième risque ?

Le 15 avril, lors d’une interview télévisée, le Président de la République a annoncé qu’il voulait apporter des solutions aux problèmes de dépendance, y compris en envisageant la création d’un cinquième risque pour la sécurité sociale. Cette ouverture fait suite aux mouvements sociaux qui ont agité les Etablissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes en ce début d’année.

La sécurité sociale comprend quatre branches : Maladie, retraite, famille, accident du travail et maladie professionnelle. Le risque dépendance – qui peut concerner tout autant le champ des personnes en situation de handicap que celui du très grand âge – n’est pas couvert explicitement en tant que tel. Certes, l’instauration de la Caisse Nationale pour la Solidarité et l’Autonomie était un premier pas vers la prise en compte de ce phénomène majeur de notre société. Mais l’ambition est restée au milieu du gué et les décideurs politiques se trouvent aujourd’hui confrontés à un problème essentiel pour la cohésion sociale.

C’est une bonne nouvelle qu’Emmanuel Macron – qui n’avait pas inscrit cette question dans son programme électoral – prenne conscience qu’il est urgent et nécessaire d’agir.

Gilles Duthil, économiste spécialiste du vieillissement, dans une interview donnée à la revue Directions rappelle les fondamentaux qui ont prévalu à la mise en place des quatre branches de la sécurité sociale : « Comme en 1945 lors de la création de la sécurité sociale, il faut imaginer un système où chacun contribue selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. » (Directions, n°164, mai 2018).

Car c’est bien le principe de solidarité qu’il faut convoquer pour trouver une issue. Principe qui élimine celui de l’assurance individuelle, nécessairement privée, renvoyant chacun à l’inégalité de ses propres moyens à répondre à ses besoins.

Souhaitons que ce chantier républicain s’ouvre sans tarder et ose aller au terme des ambitions que nous devons porter pour les plus vulnérables de nos concitoyens.