Responsabilité des personnalités politiques dans l’évolution démocratique
Quelles sont les problématiques actuelles en jeu dans l’évolution démocratique de notre espace collectif ?
Plusieurs paramètres viennent au-devant de la scène dans l’actualité politique des derniers mois :
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Montée de l’extrême droite et des idées qu’elle véhicule dans les discours et programmes proposés et qui entraine une droitisation des politiques publiques.
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Recomposition du paysage Européen, tant par les élections nationales que par l’absence d’affirmation de valeurs partagées.
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Développement d’un climat d’insécurité, formalisé par les attentats dont le pays a été victime, mais aussi par l’instabilité mondiale dont il est une des composantes.
Le premier point ne peut s’analyser en dehors des deux autres mais en est une des composantes par l’interdépendance entre la vie nationale et les mouvements internationaux issus de la communication croissante entre les peuples.
Repliement sur soi et sur ce qui peut constituer un autre Soi-même. La montée des nationalismes et des indépendantismes en expriment la forme caricaturale ces dernières années. Chaque province, chaque région tient à affirmer ses particularités, voire réclame son indépendance vis-à-vis du pouvoir central incompris et trop éloigné des préoccupations quotidiennes.
Contre cette dérive, le pouvoir central qu’il soit national ou supra national, accompagne ces mouvements en répondant en temps réel aux revendications les plus bruyantes. Aucun « fil rouge » ne vient baliser les décisions et les réponses apportées. Aucune perspective transcendante ne s’oppose aux discours inquiets de chaque communautarisme militant.
Le deuxième point participe de la même dynamique de chaque pays. Que représente la dimension Européenne dans les discours politiques ? Contraintes et obligations, soumission nécessaire à une instance éloignée et déconnectée des attentes des citoyens. L’Europe est devenue le creuset de la faute originelle des difficultés individuelles et collectives actuelles. Où sont les paroles de défense de l’espace collectif ayant permis l’émergence d’un mieux-être individuel et collectif, d’une paix de plusieurs décennies, d’une communication riche de croisements d’individus et de cultures ?
La crise des migrants vient symboliser ce repli sur soi et la perte d’un idéal collectif capable de fixer des règles d’accueil et de partage, dans le cadre de valeurs communes qui dépassent notre confort individuel illusoire.
Le troisième point participe de cette déliquescence des valeurs qui nous ont construits. C’est bien parce que nos constructions du vivre ensemble s’affaiblissent qu’elles peuvent être fragilisées par les agressions aussi violentes soient-elles.
La responsabilité de nos hommes politiques est pleine et entière dans cette dérive. Il ne s’agit ni d’indifférence, ni d’ignorance des peuples, mais d’absence d’affirmation de valeurs, de manque de reconnaissance de l’intelligence des citoyens, de la part de leurs dirigeants.
La démocratie mérite mieux que l’affirmation du pouvoir (ou de la tentative de le garder) de celui ou de ceux qui le détiennent. Nos dirigeants seront d’autant plus reconnus qu’ils affirmeront les valeurs qui la fondent et qu’ils autoriseront les débats de tous les citoyens sur la construction dynamique du vivre ensemble. Il s’agit bien là d’un des enjeux majeurs de nos prochaines décennies, et sans doute de nos responsabilités dans les engagements individuels et professionnels qui sont les nôtres.