Réinvestir le champ politique
En plein tourbillon des élections, débats, positions, jeux divers et variés des instances politiques et des acteurs en vue, communaux, départementaux ou surtout, nationaux, peu d’intelligence politique émerge de cette période, si ce n’est le sentiment que des stratégies de pouvoir, plus ou moins habiles sont au cœur des engagements de façade. L’état politique du pays n’est-il pas plus lié aux conséquences de cette situation qu’au désintérêt des citoyens ?
Oui de plus en plus de contribuables (et le mot n’est pas employé par hasard) se détournent de la « chose publique », de moins en moins d’individus offrent un engagement « gratuit » pour mettre au service de leurs concitoyens des compétences et du temps. Est-ce un fait du temps, une marque de l’individualisme galopant ou une conséquence d’une évolution de l’image de la fonction politique ?
Il est vrai que les affaires ont plus envahi les ondes que les argumentations sur les choix d’une ligne politique. Il est à constater que peu de différences, autres que dans les discours, n’opposent les choix d’orientations des grands partis de gouvernement. Le mot « idéologie » devient tabou et seul les choix économiques sont mis au-devant de la scène pour argumenter les choix réalisés.
Tant et si bien qu’il est devenu de bon ton de vilipender les impôts sans qu’aucun acteur ne prenne la défense d’un acquis de la révolution française visant à faire participer chaque citoyen à des choix et une redistribution pour tous.
Quand est-il du pacte de la libération et de l’idée de redistribution permettant à chacun d’appartenir à une construction collective partagée ? Que deviendra le système de santé, la protection sociale, voire les projets de développement communaux et Nationaux ?
L’action sociale et médico-sociale s’est construite sur cette idée que la population la plus fragile devait être aidée et soutenue par la collectivité dans le cadre de la redistribution nationale. Devrons-nous, comme le schéma se dessine insidieusement, rentrer dans des schémas d’organisations qui se modélisent, qui n’intéressent personne d’autre que les usagers eux-mêmes et les professionnels concernés.
Comment faire entrer dans l’intérêt général, dans le tissu territorial, l’incontournable bénéfice pour tous d’un maillage social et médico-social ? C’est une responsabilité de chaque usager et professionnel de faire valoir auprès de leurs élus la nécessité de prendre une position sur le volet social et médico-social dans son espace d’intervention et de l’y aider.
C’est un vrai chantier qui vaut la peine d’être lancé et auquel nous devons tous participer !