Que dire des dernières propositions face au terrorisme ?
Pour faire suite au dernier « billet de la semaine », les dernières déclarations de nos hommes et femmes politiques confirment la dérive simpliste et populiste qui consiste à enfermer à vie toute personne qui pose problème dans la société.
Comment ne pas être dépité par des déclarations qui visent uniquement à tenter de prendre des voix à des partis extrémistes. Les petits jeux politiciens, les stratégies électoralistes, les envolées verbales ne recherchent qu’un seul objectif, celui de réaliser une surenchère sécuritaire qui ne résout aucun des problèmes qui sont en cause.
N’entend-on pas à chaque poussée d’actualité les mêmes voix s’élever pour réclamer encore plus de contraintes, d’enfermement, de répression ? Terroriste, meurtrier d’enfants, tueur en série, coupables divers, aussi condamnables les uns que les autres, aussi dangereux et angoissants pour toute une société et chacune de ses composantes.
Est-ce vraiment par des déclarations qui proposent une surenchère dans la sanction que va s’opérer une disparition miraculeuse des actes odieux ?
Imaginer des prisons dans lesquelles des êtres humains (malgré tout) sont concentrés à vie sans perspectives de sortie et de réinsertion, même après de longues années de détention, n’est que pure folie. Comment le personnel pénitentiaire peut-il gérer une présence somme toute difficile au quotidien avec des détenus qui n’auraient pour seules perspectives qu’une vie d’enfermement ?
Comment imaginer le travail éducatif sans perspective d’évolution des personnes auprès desquelles on intervient ?
Comment peut-on accepter que nos interventions soient cataloguées, a priori, comme sans espoir ?
Et pourtant, les actions éducatives, soignantes, sociales, laissent quelques fois perplexes quant aux causes des interventions et aux perspectives qu’elles laissent entrevoir. Malgré tout, le choix professionnel et la volonté de prendre en compte des personnes souvent en grandes difficultés font, la plupart du temps, trouver des solutions porteuses d’espoir, aux travailleurs sociaux.
Certes la réussite n’est jamais assurée ! Certaines des personnes rencontrées, aidées, accompagnées, commettent des actes difficilement pardonnables. Mais doit-on pour autant les cataloguer définitivement sur un acte posé aussi odieux soit-il ? Doit-on supprimer une vie, faute de peine de mort, par une décision définitive d’exclusion sociale totale et définitive?
L’histoire nous montre que bien des personnes ont vécu des vies étonnantes, et même respectables, malgré des actes inadmissibles à un moment donné.
Légiférer sous le coup de l’émotion n’est jamais porteur de décisions sages ni constructives.
Le temps médiatique ne doit pas être le temps politique même s’il en est de plus en plus soumis.
Il est peut-être temps de revenir à une pensée politique qui analyse, concerte, et propose des orientations dans l’intérêt de tous.