Posté par Repolitiser l'a... le dimanche 23 avril 2017
La journée mondiale du travail social, le 21 mars dernier, a donné l’occasion à la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées et de la lutte contre les exclusions, Ségolène Neuville, à la présidente du Haut Conseil du Travail Social, Brigitte Bourguignon et à François Soulage, chargé du suivi du plan gouvernemental en faveur du travail social et du développement social, de faire un bilan d’étape.
Quelques éléments parmi d’autres :
- La revalorisation des diplômes de niveau III au niveau II se construit pas à pas en révisant les référentiels métiers pour les aligner sur les exigences universitaires. Mais le reclassement ne sera pas rétroactif. Il ne concernera que les stagiaires qui entreront en formation en septembre 2018 (diplômés en 2021) ce qui provoque la colère de l’Organisation Nationale des Educateurs Spécialisés. Une autre difficulté apparaît : il n’y aura plus de diplôme de niveau III dans le travail social. Comment les employeurs « boucheront-ils » ce trou qui, paradoxalement, risque d’entraîner une déqualification des métiers de l’accompagnement social ?
- Cette revalorisation des qualifications s’accompagne du passage en catégorie A des travailleurs sociaux de la fonction publique diplômés de niveau II et bientôt III dès le 1er février 2018. Mais cette revalorisation des classifications dans le secteur public laisse sur le bord de la route les professionnels de même niveau dans le secteur privé. Comment cette différence de rémunération sera-t-elle gérée à terme ?
- La question de l’apprentissage est, pour l’instant, restée en panne. Comment seront pris les moyens pour améliorer l’attractivité vers des métiers qui peinent à recruter ?
- Le projet d’école supérieure en intervention sociale semble, quant à lui, purement et simplement abandonné. Il est remplacé par un appel à projet pour dynamiser la recherche dans le secteur. Un premier appel à projet de la DGCS a retenu deux projets pour un montant global de 80 000 €. Ridicule ! L’ambition d’appuyer le travail social sur une véritable recherche scientifique se réduit à peau de chagrin. Qu’est-ce que cela augure pour l’avenir ?
- La déclinaison territoriale du Haut Conseil en Travail Social reste floue, perdue entre les comités départementaux d’éthique et les observatoires locaux du travail social. Comment le terrain sera-t-il associé à ces chantiers d’avenir ?
- Quatre départements serviront de test pour la mise en place des « référents de parcours » qui s’appuiera sur un référentiel de structuration du premier accueil social inconditionnel. N’assiste-t-on pas ici à la dégradation en procédure d’une idée qui visait à placer le travail social au plus près des besoins ?
Beaucoup de questions pour un plan ambitieux qui peine à trouver sa vitesse de croissance…