Plan d’action en faveur du travail social et du développement social (9/9) : Vous avez dit « éthique ».

Le gouvernement a publié, le 21 octobre 2015, un plan d’action pour le travail social et le développement social, nous en livrons une critique argumentée :

L’éthique est omniprésente dans le plan interministériel. Le plan préconise le développement d’instances de « réflexion  méthodologique et pédagogique entre les différents intervenants du travail social… [qui] permettent une veille sur les problématiques sociales émergentes ainsi qu’une analyse prospective sur des enjeux liés au travail social et à son évolution. » Ce type d’instance existe déjà (Cf. à titre d’illustration l’expérience très intéressante du Comité Régional du Travail Social de Bretagne : http://www.crts-bretagne.fr/).

Là où le bât risque de blesser, c’est que le plan prévoit que ce sont les Préfets qui, dans chaque département, créeront « par instruction » une commission d’éthique. L’éthique, plutôt identifiée comme une dynamique instituante, ne fait pas bon ménage avec des cadres trop institués. Les espaces de réflexion éthique doivent jouir d’une relative autonomie par rapport aux lieux de pouvoir et de contrôle. Ils doivent se situer dans la dynamique subversive du mouvement ascendant des idées et propositions. C’est à ces conditions que le questionnement éthique interroge utilement les pratiques pour permettre leur transformation au cœur des enjeux de société qui traversent le travail social.

Par ailleurs, qu’il s’agisse des commissions d’éthique préfectorales ou des « instances légères et ouvertes préfigurant des observatoires du travail social » qui seront installées par appel au volontariat dans les régions ou les départements, un des éléments déterminant de leur pertinence reposera sur la place qu’y occuperont les usagers : simples alibis d’une parodie de démocratie ou forces vives d’une vision totalement rénovée de l’action sociale du XXIème siècle ?