Plan d’action en faveur du travail social et du développement social (6/9) : Transmettre les valeurs républicaines et la prévention des dérives radicales

Le gouvernement a publié, le 21 octobre 2015, un plan d’action pour le travail social et le développement social, nous en livrons une critique argumentée :

L’axe III du plan gouvernemental organise l’amélioration et la revalorisation des formations initiales et continues du travail social. L’objectif III.9 est intitulé « Mieux se préparer à la transmission des valeurs républicaines ». Cet objectif, développé fin octobre par le gouvernement, prend une importance accrue à la suite des attentats qui ont endeuillé la France le 13 novembre dernier.

Il affirme que les travailleurs sociaux jouent un rôle déterminant dans la transmission des valeurs aux personnes les plus fragiles. Parmi ces valeurs, la laïcité occupe le premier plan. Il ne s’agit pas d’une responsabilité individuelle des professionnels mais d’un cadre de travail défini par l’Etat et approprié par tous à travers les formations initiales et continues.

Il s’agira de développer des outils permettant aux travailleurs sociaux d’identifier les processus d’endoctrinement dont peuvent être victimes certains usagers. Mais aussi, les programmes devront intégrer les valeurs qui font repères pour notre République et qui doivent apparaître de manière structurée dans les cursus.

Valeurs, laïcité, le plan utilise ces concepts sans en apporter de définition. Il nous apparaît pourtant que cet aspect ne peut constituer un simple ajout dans la refondation du travail social. Les valeurs républicaines de laïcité sont constitutives de l’essence du travail social. C’est au nom de la République, fondée sur les Droits de l’Homme, que se joue, dans le travail social, la solidarité avec les personnes vulnérables. C’est au nom de la laïcité que chacun est accueilli, quelles que soient sa religion, son appartenance ethnique, ses opinions ou orientations de vie. Cette tolérance, qui n’est pas l’acceptation de n’importe quoi, porte les principes de respect, de paix et de bienveillance auprès des plus fragiles de notre société.

Le CITS aura la lourde responsabilité de préciser ces éléments dans un rapport à la ministre des affaires sociales.