Nostalgie quand tu nous tiens !
Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…
A cette époque, le travail social était fait de mesures, aujourd’hui dépassées, qui marquaient la fin des trente glorieuses. Parmi ces objets « vintages », on trouve les aides alimentaires et autres secours mensuels en protection de l’enfance, la tarification des établissements issue de la loi de 1975, les Travaux d’Utilité Collective (TUC), les « nouvelles » annexes XXIV, le Revenu Minimum d’Insertion (RMI), etc.
Progressivement remplacés par des dispositifs plus ajustés à notre nouvelle modernité, ces « machins » sont rangés au rayon des souvenirs : nostalgie !
Mais la nostalgie est-elle de mise ? Ne tend-t-elle pas à donner du lustre à une époque qui ne brillait pas forcément par sa capacité à bien traiter les personnes accompagnées par les institutions du travail social ?
Aujourd’hui, la notion de contrat, initiée avec le RMI, s’est généralisée avec bonheur dans les pratiques d’accompagnement, les aides à l’emploi se recentrent judicieusement sur la formation et la qualification, les annexes du Code de la Sécurité Sociale se sont ouvertes à de nouveaux dispositifs (les ITEP), une plus grande souplesse gouverne le régime des autorisations des établissements médico-sociaux, le Contrat Pluriannuel d’Objectifs et de Moyens a sécurisé les financements sur la base d’un projet, etc.
Toutes ces mesures peuvent être analysées de manière critique – et nous ne nous en privons pas à Repolitiser l’action sociale – mais elles ne peuvent nous faire regretter les temps anciens des « œuvres sociales » où on trouvait encore des « dispensaires d’hygiène sociale ».