Monsieur le Président

« Je vous fais une lettre, que vous lirez peut-être, si vous avez le temps » (Boris Vian)

Vous venez d’accéder à la magistrature suprême. Vous avez recueilli le suffrage des français, pour certains par adhésion à votre programme, pour d’autres par rejet de la perspective terrifiante pour la France qu’offrait votre adversaire. La diversité des votes, dans ce contexte inédit qui a vu éliminer les formations politiques traditionnelles, ne garantit pas une ligne politique univoque, mais peut être une chance pour de nouveaux possibles.

C’est pour cela que nous vous adressons cette lettre : il est urgent d’engager un mouvement de refondation des politiques sociales. L’action sociale représente un chantier prioritaire pour reconstruire les solidarités nationales mises à mal et dont nous avons cependant tous besoin. C’est en portant des actes de solidarité auprès des personnes les plus exclues des jeux sociaux, économiques, territoriaux, scolaires et formatifs, que nous reconstruirons la cohésion nationale nécessaire à notre République et qui ne peut être une cohésion identitaire du repliement sur les nantis et les bien-pensants.

L’action sociale porte l’ambition très politique d’une société de justice, de solidarité et d’inclusion pour tous. Il est urgent de repolitiser l’action sociale en lui conférant toute sa signification dans un projet pour la France et pour l’Europe.

Puissiez-vous, par les premières décisions de votre quinquennat, adresser un message fort en ce sens !