Manifeste pour les politiques sociales
Il est réjouissant de voir l’Union Nationale des Institutions et Œuvres Privées Sanitaires et Sociales (Uniopss) occuper son rôle d’aiguillon des politiques sociales au nom du principe de solidarité.
Le manifeste produit par le 33ème congrès de l’union porte la volonté de peser sur le débat public en affirmant que les inégalités qui marquent notre société incitent à repenser fondamentalement nos choix de société.
On trouve le manifeste ici : http://www.congres2018.uniopss.asso.fr/public/Medias/manifeste_du_33e_congres_uniopss_tours_avril_2018.pdf)
En quelques pages, le manifeste, fruit d’une large consultation des adhérents et des débats du congrès, analyse les évolutions récentes : une régulation sociale de la protection de plus en plus politique, des relations problématiques des associations avec les pouvoirs publics, la prise en compte des personnes qui ne doit pas gommer les actions collectives. L’Uniopss y affirme une philosophie politique critiquant « l’économisme qui met les enjeux humains et les questions sociales au second plan, accentuant les risques de fracture de la société. » Entendant agir « contre la réduction bureaucratique des politiques publiques qui concourt à la perte de sens et à la perte de confiance dans les institutions. »
L’Uniopss – c’est-à-dire, d’après les chiffres communiqués par l’Union, le million de bénévoles associatifs employant 750 000 salariés dans 25 000 établissements que représente le réseaux Uniopss/Uriopss – veut être force de proposition alternative pour aborder lucidement les défis contemporains. Elle veut remettre la solidarité au cœur d’une société humaniste, fondée sur un État de droit. Une société inclusive doit viser l’égalité des chances, la bienveillance et la dignité de chacun, « une société du bien commun articulant l’individuel et le collectif. »
Cette ambition décline des attentes à l’égard des politiques publiques qui se résument en quelques titres explicites : une politique de long terme, de la cohésion sociale, de solidarité nationale, d’accès aux droits, repensées pour agir sur les dysfonctionnements. Le but est de parvenir à une politique des parcours, territorialisée et co-construite. La participation de tous apparaît comme la condition d’une politique durable de l’innovation sociale.
Les professionnels de l’action sociale ne pourraient-ils pas s’inspirer de cette réflexion philosophico-politique pour redonner sens aux actions déclinées dans les projets qui accompagnent les demandes budgétaires formulés régulièrement ?