Le prix de séjour en Ehpad
La Caisse Nationale pour la Solidarité et l’Autonomie (CNSA) a publié une étude nationale des coûts d’hébergement en Etablissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (Ehpad).
Cette statistique, résultant de l’obligation des établissements à transmettre leurs tarifs telle que fixée par la loi d’adaptation de la société au vieillissement (ASV), met en évidence une très grande disparité des tarifs selon que l’on se situe dans le secteur public, le secteur privé non lucratif ou le secteur commercial, ce dernier générant bien sûr le reste à charge le plus important pour les résidents. Pour les établissements les moins onéreux, le coût est inférieur à 1600 € alors que pour les plus chers, il dépasse 2700 € (pour Paris et les Hauts de Seine, il dépasse même 3100 €).
C’est donc en présentant des médianes que la CNSA donne de la lisibilité à cette disparité de tarifs. Le prix médian mensuel est de 1801 € dans le public, 1964 € dans le privé non lucratif et 2620 € dans le secteur commercial. Ces chiffres sont à relier à l’habilitation des places à l’aide sociale (qui impose, par département un tarif plafond) : 100 % des lits sont habilités dans le secteur public, 88 % dans le privé non lucratif et 43 % dans le commercial.
Cette hiérarchisation des coûts illustre, si besoin était, la manière dont l’offre médico-sociale se structure entre trois types de structures, dévoilant au passage comment les organismes privés rémunèrent leurs actionnaires sur le compte de leurs résidents. Ce que les données de la CNSA n’indiquent pas, c’est l’effet sur les frais de pension des tensions budgétaires de plus en plus fortes qu’imposent les financeurs (ARS et départements). En effet, ce qu’il convient d’appeler le désengagement de l’État renvoie directement la charge sur les résidents alors que l’accroissement des normes augmente constamment le coût des prestations. C’est ce que l’on appelle un « effet ciseaux ».