Le coffre-fort numérique
Le plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté avait prévu l’instauration d’un coffre-fort numérique pour permettre aux personnes en situation précaire (sans domicile, domiciliées dans un CCAS…) d’archiver numériquement leurs documents administratifs afin de les conserver et d’y avoir accès. Ce nouvel outil d’accompagnement social est d’ailleurs prévu dans le programme d’En Marche porté par le nouveau Président de la République.
A qui profite l’outil ? Initialement prévu comme appartenant totalement à la personne concernée, l’expérimentation menée (portant sur 158 coffres forts créé par des CCAS) met en lumière que les professionnels ont tendance à considérer cet espace de stockage d’information sur les usagers qu’ils accompagnent comme faisant partie de leur propre boite à outils professionnelle. En effet, ce sont des travailleurs sociaux qui sont essentiellement à l’origine de l’ouverture des coffres forts.
Les résultats évoqués dans les ASH (n°3010 du 10/05/2017) indiquent d’ailleurs que le coffre-fort est plébiscité par les professionnels alors qu’il est jugé utile par seulement 70% des personnes en errance ou domiciliées et moins apprécié encore par les moins de 25 ans. Lorsqu’il leur est proposé, 25% des personnes font preuve de méfiance, dont 15% d’hostilité.
Une fois de plus, les outils qui sont mis en œuvre dans le travail social révèlent la lutte des places inévitable entre professionnels et usagers et le désavantage de ces derniers face à l’expertise des premiers.