La grippe ça pourrait tout gripper !
Nous avons tous entendu ce message sur les médias : « Cette année, l’épidémie de grippe a démarré plus tôt que d’habitude, pour éviter de l’attraper ou de la transmettre à votre entourage, des gestes simples peuvent être adoptés : Lavez-vous les mains pendant 30 secondes plusieurs fois par jour, chaque fois que vous rentrez chez vous, après chaque repas et après avoir toussé, éternué ou vous être mouché, vous pouvez également utiliser une solution hydro-alcoolique… » D’autres spots radio vous indiquent comment vous moucher ou tousser et quel mouchoir utiliser, ou encore ce qu’il faut faire en cas de fièvre et notamment qu’il ne faut pas contaminer les personnes fragiles (femmes enceintes ou personnes âgées).
Le bien-fondé de ces campagnes préventives n’est pas discutable quand on sait l’effet de la grippe, en termes de mortalité, sur la population. Cependant, une question se pose : jusqu’à quel niveau de détail évolueront les recommandations des autorités publiques sur les comportements des individus ?
Me dire combien de secondes je dois me laver les mains et combien de fois par jour me laisse imaginer que ? si cela continue, on m’indiquera à quelle température extérieure il me sera obligatoire de porter un pull-over, puis qu’ensuite, mon refus de me couvrir me privera du droit d’être remboursé des soins du rhume que je pourrais attraper. A terme, des agents – machines reliées à des inspecteurs – pourraient contrôler le nombre réglementaire de pas que je devrais faire dans la journée, sous peine de me voir interdire l’accès à mon lit si je n’ai pas eu assez d’activité physique pour me reposer… Le jour où des capteurs vérifieront, au nom des causes de santé publique, le taux de glucides que j’ingurgite à chaque repas, pour définir les menus auxquels j’aurai droit ensuite, ce jour-là, je me poserai vraiment la question : « Jusqu’où iront-ils ? »