La fin des contrats aidés
Brutalement annoncée durant l’été dernier, sans aucune concertation préalable avec les intéressés, la fin des contrats aidés est maintenant une réalité. C’est le moment d’en mesurer les premiers effets.
Certes, le gouvernement a accepté quelques concessions concernant les Auxiliaires de Vie Scolaire et les Etablissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes – concessions qui restent insuffisantes au regard des besoins. Cependant, l’immense majorité des associations a vu disparaître impuissante cette forme d’aide qui présentait le double avantage de permettre un accès à l’emploi pour des jeunes et, pour les associations, la possibilité de disposer de main d’œuvre pour conduire leurs projets ou en initier de nouveaux qu’elles ne sont pas en mesure de financer sans aide.
Ainsi, à l’échelle du territoire national, disparaissent en silence ces multiples petites actions qui facilitent la vie quotidienne des quartiers, des familles, des plus fragiles de la société (aide aux devoirs, garderies de la petite enfance, accompagnements dans des démarches administratives…).
La critique adressée aux contrats aidés portait sur leur faible capacité à former et à insérer durablement dans l’emploi. Si cette critique peut être fondée dans certains cas, sa généralisation à tout le dispositif aurait mérité une étude statistique fine. En attendant, des associations cessent leurs activités ou « réduisent la toile ». Toutes vivent amèrement ce manque de reconnaissance de la manière dont elles ravaudent le tissu social en assemblant quelques « bouts de ficelles » de moyens toujours insuffisants, en « bricolant » des solutions qui saisissent les maigres opportunités d’une puissance publique de plus en plus exsangue et avare.
Penser la dimension politique exclusivement sous l’angle économique ne garantit pas le lien social nécessaire à l’équilibre de toute société. Le tissu associatif participe quotidiennement au maintien de ce ciment indispensable pour que toutes les composantes de la communauté Nationale puissent partager les espaces communs dans le respect des engagements de la République.
Quand oserons-nous doter ces petites associations locales de moyens stables et suffisants pour qu’elles conduisent ces nobles missions qui participent à la construction sociale ?