Faut-il aider les aidants ?

Le Haut Conseil de la Famille, de l’Enfance et de l’Âge (HCFEA) a rendu, en décembre, un rapport intitulé : « Disposer de temps et de droits pour s’occuper de ses enfants, de sa famille et de ses proches en perte d’autonomie ».

Certes, les proches d’une personne dépendante souhaitent le rester et ne pas voir leur enfant, conjoint ou parent s’éloigner par une prise en charge institutionnelle hors du domicile. Il convient donc de leur apporter les moyens d’assurer une présence à leur proche âgé et/ou dépendant ainsi que des solutions pour ne pas s’y épuiser.

Mais faut-il vraiment aider les aidants ?

Cette question semble impertinente face aux évidences qui dominent tout le débat de société. Cependant, l’analyse peut révéler que cet accent mis sur les aidants est un moyen sourd de « privatiser » la solidarité nationale due aux aînés en faisant porter le poids de l’assistance sur les solidarités familiales ou de proximité.

N’est-il pas urgent d’inventer une tout autre manière de penser et de procéder ? La prise en charge et l’accompagnement de la dépendance ne peut se rabattre sur les seules solidarités mécaniques. Solidarités mécaniques et organiques doivent être repensées dans de nouvelles combinaisons. L’idée serait de répondre à la fois aux besoins d’individualisation des relations dans le cercle privé et de les étayer par des réponses institutionnelles, techniques, professionnelles, relevant de l’intervention publique. L’articulation des actions entre aidants proches et aidants professionnels suppose d’imaginer les établissements et services comme des systèmes ouverts et hybrides.