Chômeurs : l’injonction paradoxale rend fou !
A nouveau, ce gouvernement, à la suite de ceux qui l’ont précédé, produit des dispositions pour renforcer le contrôle des chômeurs. Comme à chaque fois, l’objectif politique affiché est d’inciter les personnes sans emploi à se mobiliser pour se réinsérer dans le marché du travail. Chacun doit être actif dans sa recherche d’emploi et le prouver. Sinon, les sanctions vont tomber !
Mais le marché de l’emploi peine à refléter l’embellie économique qui nous est présentée avec un taux de croissance qui semble dépasser les prévisions les plus optimistes. Finalement, la richesse revient mais elle ne se partage pas par le travail.
Nous avons donc d’un côté des personnes sans emploi qui sont mises en demeure d’en trouver rapidement, et d’un autre côté, un monde du travail qui laisse ses portes fermées. Cela s’appelle une injonction paradoxale : « Tous au travail ! mais il n’y a pas de place pour tout le monde ! »
Le propre de l’injonction paradoxale, c’est de rendre fou. En effet, la déraison est la seule issue viable face à l’impossibilité de tenir les deux prescriptions en même temps. Déraison de vivre dans un monde où l’homme est la variable d’ajustement d’une économie qui ne s’occupe plus que du profit. Déraison de constater l’écart grandissant entre ceux qui ne cessent de s’enrichir et ceux qui ne cessent de s’appauvrir. Déraison de se voir accusé de passivité sur un marché du travail gelé par des tactiques incompréhensibles.