C’est quoi une société inclusive ?
Contrairement à ce que laisse penser l’enquêtrice de l’ONU (voir le billet de la semaine du 12 novembre 2017 « Le pré-rapport de la déléguée de l’ONU sur la prise en charge des personnes handicapées »), une société inclusive n’est pas la simple juxtaposition d’individus quelle que soit leur situation.
Une société inclusive ne peut être une société où les seules organisations collectives sont celles du droit commun. Dire cela n’est pas plaider pour maintenir des lieux d’exception – donc d’exclusion, ce que sont parfois les établissements et services médico-sociaux – mais pour adapter les espaces de vie sociale aux besoins singuliers des uns et des autres. C’est cela le sens profond d’une société libérale que l’idéologie néo-libérale met en péril par son approche radicalisée : accepter que les chemins de socialisation soient divers, adaptés et adaptables, parfois particuliers mais toujours reliés au commun qui fait société.
Finalement, une société inclusive n’est pas une société de l’uniformité – uniformité de surface qui tend à estomper les différences. C’est une société de la diversité qui articule des communautés sociales différentes, des espaces de vie singuliers, des organisations particulières. La société inclusive est un système réticulaire. C’est dans cette hétérogénéité que chacun trouve la réponse à ses besoins. Mais pour être réellement inclusive, cette société hybridée ne doit jamais perdre de vue que la finalité c’est l’appartenance à une communauté qui garantit une place à chacun.