Introduction : L'usager au cœur des solidarités

Les interventions sociales et médico-sociales participent d’une gestion par l’Etat de différentes réponses aux équilibres sociaux d’une société donnée.

Ces interventions sont donc la résultante et l’articulation  d’éléments économiques, d’évolutions sociales, de modifications progressives des rapports entre l’individu et l’Etat  et d’éléments politiques.

En jeu dans cette composition complexe, différents acteurs vont venir influer sur les projets et les perspectives dans un double souci d’amélioration des réponses et de gestion financière et humaine.

Ainsi, trois grands groupes se complètent et s’opposent :

  • Les représentants de l’Etat
  • Les professionnels des actions de solidarité (associations, fondations, ….)
  • Les usagers eux-mêmes.

Les recompositions qui se sont opérées durant ces dernières années ont modifié profondément les équilibres précédents. Ainsi la place, le rôle, la parole des usagers eux-mêmes sont venus perturber l’équilibre constitué par la relation duelle Etat / Institutions.

Désormais, le triptyque instauré positionne le bénéficiaire de l’action comme élément incontournable des objectifs et des moyens de cette action.

Inversant la « fonction » des politiques publiques d’une position de faire valoir d’actions menées au bénéfice d’une population globale dans laquelle les bénéficiaires n’avaient qu’une portion congrue, en une réponse nécessaire à une attente de la population directement concernée, les changements s’inscrivent profondément au cœur de la société.

Ainsi se pose la question du contrat social.

Jean-Michel Belorgey qui a contribué de multiples façons à une nouvelle pensée des relations sociales et aux actions gouvernementales qui s’y rattachaient participera en tant que grand témoin à nos travaux. Sa réflexion sur l’investissement de la solidarité comme valeur du vivre ensemble et comme moyen de parvenir à des équilibres plus égalitaires au sein de collectifs humains que sont les sociétés devrait contribuer à alimenter une pensée féconde.

L’usager au cœur des solidarités :

De quelles solidarités parle-t-on ?

  • De solidarité dans la redistribution des richesses ?
  • De solidarité dans le soutien et l’accompagnement « fraternel » de personnes confrontées à des situations ponctuelles ou plus durables, les mettant en difficultés dans leur vie quotidienne ?
  • De solidarité de voisinage ? De classe sociale ? De réseau ? De groupes professionnels constitués et dont les missions sont destinées à veiller « par délégation de l’Etat » au maintien de chacun dans la vie sociale ?

Et l’usager dont il est question, sans doute parmi les plus en difficulté à assurer une responsabilité citoyenne, du fait de sa situation particulière, comment peut-il devenir le moteur d’une nouvelle dynamique, permettant que le contrat social se transforme suffisamment pour que acteurs et usagers s’accordent sur des réponses co-construites ?

Le débat est ouvert.

 

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