Le travail social, avant d’être désigné ainsi, était l’œuvre des organisations charitables portées par les institutions religieuses. L’État, suite à la Révolution française, a repris à son compte la charge de la solidarité nationale. Cela n’a pas empêché des confréries, syndicats ou patronages de poursuivre, en les sécularisant, des actions sociales. La législation sur les associations (dites « loi 1901) a donné une forme juridique à ces initiatives résultant de la mobilisation de philanthropes, de notables, de pairs ou de simples citoyens.
Au-delà du portage légal de ces activités, l’association a été le symbole d’un contrat de citoyenneté ; des acteurs s’associant au service d’une cause qui dépasse leurs simples intérêts personnels. C’est dans ce paysage là que l’action sociale s’est construite, en France, entre un État fixant les cadres d’action et des acteurs de terrain soucieux des besoins sociaux. Ce modèle franco-français a démontré toutes ses vertus. Notamment en partageant les rôles de régulation, de décision et de financement, dévolus à l’autorité publique, des fonctions de mise en œuvre confiées à des acteurs de terrain. Ces acteurs ont été majoritairement des associations mais aussi, entre autres, dans la mouvance du secteur hospitalier, des structures publiques.
La légitimité des associations à gérer près de 80 % des actions sociales (variable selon les secteurs d’activité), réside donc dans la reconnaissance politique de la capacité des citoyens à se mobiliser pour la solidarité.
La difficulté actuelle des évolutions en cours tient au fait que l’État tend à considérer qu’étant le principal financeur de ces solidarités il en est le propriétaire et que les associations ne sont que des moyens mis à son service et utilisés selon son gré.
C’est là une trahison historique d’un champ d’action qui s’est construit et doit se vivre encore dans une coopération originale qui laisse place aux citoyens, parce que la solidarité est avant une affaire politiquePacificateur.
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