La violence est partout dans la société. C’est du moins l’image que nous donnent les médias. Présent aux fronts les plus « chauds » de la vie sociale, le travail social est confronté aux multiples phénomènes de violences qui émaillent la vie commune : dans les familles dysfonctionnantes, dans les fonctionnements institutionnels, dans les « quartiers », dans les rapports de travail, dans les relations entre ethnies, etc.
La position occupée par le travail social le convoque à un traitement des violences sociales et sociétales. Mais cette convocation demande une analyse critique. Convoqué pour éradiquer les violences, le travail social se voit alors investi d’une mission de maintien de l’ordre. Il devient ainsi un auxiliaire utile de la fonction régalienne de l’État chargé de garantir l’ordre public. À ce niveau, le travail social se trouve réduit à n’être que l’instrument d’un ordre social indiscutable.
La place qu’occupe le travail social est plus complexe et subtile que cela. Sa fonction première n’est pas d’éradiquer purement et simplement les différentes formes de violences qu’il rencontre sur le terrain. Sa mission est de prendre en compte toutes ces violences par des analyses combinées des causes qui la génèrent pour en comprendre les tenants et les aboutissants, pour protéger les victimes, pour engager un accompagnement des auteurs dans le but d’expliciter leur comportement, pour envisager les changements personnels et structurels à opérer. C’est dans cette démarche multiforme et systémique que le travail social, de sa place – qui n’est pas celle de la police – peut contribuer à la résorption des phénomènes de violence selon une vision plus large que la simple suppression des seuls symptômes visibles.
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