Selon les modèles d’analyse mobilisés, le travail social est le dispositif permettant de corriger les effets non désirés du système économique qui domine les échanges sociaux ou le suppos du capitalisme pour rendre supportable l’exploitation des faibles par les forts. Ainsi, le rapport entre économie et travail social reste surdéterminé par une opposition.
Comme si le travail social n’était pas déjà, en lui-même une activité économique ?
Pour intégrer cette idée, il faut reconsidérer la manière de voir l’économie en l’extrayant de la gangue monétaire dans laquelle elle a été enfermée par les théoriciens « mainstream ». Si l’on convient que l’économie – au sens étymologique du terme – c’est l’ensemble des échanges qui se situent dans et autour du ménage, le rapport entre travail social et économie s’éclaire autrement dans une vision plus systémique. Toutes les activités, qu’elles soient domestiques, artistiques ou culturelles, relationnelles, productives – y compris dans des activités non marchandes – relèvent de l’économie. Il n’est plus alors tenable d’opposer une économie qui serait réduite aux échanges marchands et un travail social qui serait réduit à une activité à la marge d’un monde capitaliste exclusivement monétarisé.
Ainsi, le travail social, peut être reconnu comme un acteur authentiquement économique, inscrit dans un système d’échanges large où il a toute sa place, y compris pour résister à la chalandisation de la société.
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