L’esthétique, c’est ce qui est « beau ». Cette définition un peu limitée ouvre la porte à toutes les appréciations subjectives. En effet, la notion de beauté est propre à chacun et à chaque culture et se décline tant dans le registre physique que moral, voire spirituel.
Nous pouvons prolonger cette approche en affirmant que ce qui rend une chose belle, c’est la cohérence avec laquelle elle assortit les éléments qui la composent. Un beau corps respecte certaines proportions (qui peuvent varier selon les genres, les modes, les personnes et les moments), une belle œuvre réunit harmonieusement les divers plans qui la forment (diversement appréciés par chaque observateur)…
En travail social, l’esthétique convoque des notions proches de l’éthique. Elle s’applique aux actes posés. L’action conduite est-elle « belle » au sens de sa cohérence et de son harmonie ? Autrement dit, la manière dont l’intervenant et le bénéficiaire assemblent les éléments épars de la situation, associent les faits de l’histoire de vie des personnes, harmonisent les ambitions poursuivies dans l’accompagnement, rendent cohérents les actes posés, crée une sorte d’esthétique du geste au sens réellement artistique du terme. C’est-à-dire délibérément ancrée dans le registre des belles choses qui font la vie.
Ainsi, il y a bien une esthétique du travail social. Elle réside dans la cohérence du projet d’action, elle lui donne sa valeur et son sens.
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