L’intelligence artificielle (IA) s’insinue partout. Elle entretient le mythe que la machine pourrait devenir plus intelligente que l’humain, voire qu’elle pourrait prendre le pouvoir sur lui. Nous n’en sommes pas là. Ce qui caractérise l’IA, c’est sa capacité à associer une quantité astronomique de données et d’informations bien au-delà des capacités du cerveau humain. C’est ainsi que résulte de ces combinaisons colossales un traitement plus fin des questions traitées.
Par exemple, en matière d’imagerie médicale, l’IA produit des diagnostics plus fiables que le médecin en rapprochant le cliché de milliards d’autres ce qui sécurise l’interprétation produite. Cela ne retire en rien le rôle du praticien qui, à la différence de l’ordinateur, resitue toutes ces informations dans une relation clinique.
Il en est de même pour le travail social. L’IA sera en mesure de traiter des datas gigantesques de statistiques de tous ordres qui fourniront aux professionnels des données fiables sur les publics, sur les déterminants sociaux ou de santé, sur les prévisions possibles. Cette base documentaire sera précieuse car elle permettra une analyse avec une vue élargie des phénomènes.
Cependant, l’IA ne saura pas traduire ces éléments en plan d’action (sauf si l’on accepte l’inacceptable, c’est-à-dire une automaticité des réponses). Pour traduire des éléments statistiques et diagnostics de situations en plan d’action, il faut passer par la relation. Or, la relation n’est pas le point fort de l’IA. Tout au plus peut-elle reproduire des comportements concaténés dans des bases de données et en tirer quelques standards (ce que font les robots dit relationnels). L’amour – au sens large du terme, c’est-à-dire l’attention et le soin de l’autre – ne résulte pas d’une accumulation de matériaux mais de l’aventure d’une rencontre en chair et en os.
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