Prévenir un risque, ce n’est pas l’éviter ce qui serait une mission impossible dans un contexte social de grande incertitude. Prévenir un risque, c’est anticiper les évolutions probables d’une situation pour corriger ses effets potentiellement négatifs. En ce sens, le travail social participe à une prévention de certains risques sociaux liés aux effets de l’exclusion, du handicap, de la dépendance ou, plus largement, des situations de vulnérabilité.
Mais de quels risques parlons-nous ? La réponse à cette question met à jour deux tendances :
- Soit l’on considère que les risques liés à la vulnérabilité de certaines personnes relèvent des menaces qu’elles font peser sur l’ordre social : délinquance, marginalité, inemployabilité, etc.
- Soit l’on considère que les personnes vulnérables sont en situation de risque du fait de l’incapacité de la société à les accompagner et à leur offrir une place dans la cité.
Ces deux approches du risque social constituent les deux pôles de la tension dans laquelle se place le travail social. Sa mission est à la fois de prévenir le risque d’une société menacée de déliaison et de résorber le risque encouru par les personnes du fait de leur situation.
Soyons clairs : réduire le travail social à la seule prévention des risques de désordre social revient à le faire disparaître en le confondant avec une mission de police. Le travail social agit d’abord pour la prévention des risques personnels, c’est là son fondement.
Cependant, il ne peut être qu’un service de secours aux situations individuelles. Il contribue aussi, fondamentalement, à la reconstruction permanente d’un lien social toujours menacé de dilution. Cette perspective, associant le collectif et l’individuel, ne met pas d’abord en valeur la notion d’ordre social mais plutôt celle de cohésion de la société.
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