Le travail social intervient précisément là où le lien social est en souffrance. Ce faisant, il manifeste la difficulté de la société à être réellement inclusive. L’existence même du travail peut s’interpréter comme le symptôme des pathologies qui affaiblissent en permanence la cohésion sociale.
Il fut un temps – certes reculé – où l’ambition du travail social était de travailler à sa propre disparition. L’utopie d’une société idéale postulait ainsi que le travail social deviendrait inutile dans un monde où il n’y aurait plus d’exclus.
Aujourd’hui, chacun est conscient que ce modèle parfait n’existe que dans nos rêves, que le grand soir n’est qu’une illusion et que nous sommes condamnés à réparer sans cesse les dégâts causés par les dysfonctionnements de la société.
Il est donc très difficile que le travail social devienne le « bien-aimé » des politiques et des citoyens. Lui consacrer de l’argent public renvoie quelque part au mythe de la cité perdue et ainsi à nos échecs collectifs.
Le travail social est au cœur de cette quadrature du cercle. Mal aimé, il peine à développer une image positive de lui-même qui entrainerait une bienveillance à l’égard de ses œuvres et la manne financière qui irait avec…
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