Le travail social est un travail « du » social en ce sens qu’il ne « travaille » pas uniquement les personnes concernées dans la résolution de leurs difficultés mais également les contextes dans lesquelles ces difficultés apparaissent et qui en constituent parfois les causes. La définition légale du travail social (article D142.1-1 du Code de l’Action Sociale et des Familles) indique bien que le travail social participe d’un « changement social ».
Ce faisant, le travail social est tout à la fois un travail dans le social (il est immergé dans les réalités sociales), un travail sur le social (il apporte des réponses aux besoins sociaux), un travail avec le social (il utilise les ressources disponibles dans l’environnement) et un travail du social (il contribue à faire évoluer la société dans son ensemble).
Il est essentiel, en ces temps de perte de repères quant aux missions du travail social, de soutenir haut et fort que cette dernière dimension – le travail « du » social – est le fondement de sa raison d’être.
Le travail social n’a pas d’avenir s’il se limite à « replâtrer » les failles sociales. Il n’a plus de dynamique s’il se limite à jouer les ambulances d’une société maltraitante. Il n’a plus d’ambition s’il se réduit à n’être que le réparateur des insuffisances individuelles. Il n’a plus de motivation s’il est mis à l’écart des enjeux politiques de solidarité. Il n’a plus de légitimité s’il est évalué sur la seule quantification de ce qu’il coute à nos impôts.
L’avenir, la dynamique, l’ambition, la motivation et la légitimité du travail social résident avant tout dans sa capacité à mettre en mouvement les rapports sociaux, à être un travail « du » social.
Retrouvez toutes les informations à propos de Roland JANVIER sur la page à propos.