Forts de la doctrine du New Public Management, les pouvoirs publics sont, en France, à la recherche d’une nouvelle efficience. L’État se montre particulièrement actif dans le champ de la santé avec la loi portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (HPST). Les réformes sont inspirées par le contexte européen, à fortes traditions subsidiaires, porteuses de conceptions différentes de l’État, des territoires, des cultures ou des communautés. Ces nouvelles méthodes de l’État social actif, décrites par Robert Castel[1], mobilisent usagers et professionnels par l’engagement de dépenses, jusqu’alors dites « passives », dans une perspective de responsabilisation et de participation. A une logique de distribution abstraite et indifférenciée visant la stricte égalité des droits individuels se substitue une dynamique de prestations ciblées et évaluées, valorisant le parcours singulier de chaque personne accompagnée. Cette métamorphose est à l’œuvre depuis une vingtaine d’années. La loi rénovant l’action sociale et médico-sociale, en 2002, en fut le versant pédagogique. Nous entrons maintenant dans une phase plus volontariste de transformation structurelle et organisationnelle : fluidification des fonctionnements, flexibilité et mobilité des initiatives, évolutivité de l’offre… Ces mutations ont pour toile de fond une crise économique mondiale fragilisant une France lourdement endettée, notamment du fait de l’exigence de son modèle social.
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[1] R. Castel, La montée des incertitudes – travail, protections, statut de l’individu, Paris, Le Seuil, 2009.
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