Introduction
« Historiquement, le travail social s’est construit à partir des pratiques et des expérimentations de ses créateurs, le plus souvent très engagés et imaginatifs, peu enclins à théoriser l’action, mais créant de fait une discipline de l’expérimentation.[1] »
En fait, la volonté d’ériger le travail social au rang de discipline universitaire, voire de « science » pose une double question :
- Comment passer de l’exercice professionnel à la production de savoirs scientifiques ? (le travail social de terrain ne peut se réduire à n’être qu’une ressource de matériels pour la recherche) ;
- A quelles conditions les savoirs scientifiques, issus de l’expérience, peuvent-il nourrir les pratiques professionnelles ? (les savoirs produits doivent être utiles sans cantonner la recherche à une fonction utilitariste).
Pour éclairer ces questions, sans avoir la prétention d’y répondre complètement, je vous propose, dans un premier temps de situer trois éléments de contexte qui forment le fond de tableau de ce nouveau paysage. Ensuite, nous nous intéresserons à quelques conditions de faisabilité qui favoriseraient cette ambition. Pour terminer, je proposerais trois pistes à ouvrir en guise de perspective d’action.
Quelques éléments de contexte
Les paradoxes du travail social
Le titre de ce paragraphe est volontairement emprunté à l’ouvrage de Michel Autès (1999) qui analyse le travail social comme une « politique des subjectivités » et qui s’achève sur ces mots : « Finalement, le social n’est jamais que cette vaste frontière mouvante sur laquelle se mènent les batailles identitaires les plus meurtrières pour la subjectivité. » (Ibid., p.285). Qu’entend Autès par « paradoxes du travail social » ? Il indique que le travail social se situe dans trois registres qui forment un champ de tensions paradoxales.
Ce sont d’abord des pratiques symboliques : Le travail social porte sur « quelque chose qui n’a pas pris, qui n’a pas sa place et qui en souffre et en même temps dérange. » Il poursuit : « C’est ce point-là, le point aveugle, mais qui est aussi le levier, le point d’Archimède du travail social. C’est là qu’il opère. Il rafistole, il bricole les sujets et le social, il transige, temporise, aménage des transitions impossibles. Art de faire, noblesse du métier, habileté de l’artisan : mais aucun énoncé ne peut dire ce qui est en jeu. L’entre-deux n’est pas un lieu. » (Ibid., p.246).
Mais c’est aussi un rapport à l’éthique parce que « Le travail social n’est pas seulement engagé dans une rationalité instrumentale » En effet, les finalités du travail social sont plurivalentes, « résultent d’un ensemble de rapports de force… » « Le travail social est un acte, c’est-à-dire une situation qui engage. Et c’est en ce point qu’il comporte une dimension profondément éthique. » (Ibid., p.247).
Enfin, nous dit Autès, le travail social est une situation d’expérience : « il n’a pas de lieu propre, il résiste à l’institutionnalisation, il est du côté de l’intelligence pratique. » (Ibid., p. 251). Et le sociologue fait ici référence à la Mètis des grecs : « La Mètis, la ruse, l’intelligence pratique, représente tout ce qui s’échappe [de l’ordre du logos], tout ce qui se passe dans les interstices. » Cette description « correspond à la logique d’action du travail social. » (Ibid., p.252).
Finalement, le travail social tire sa force de sa position paradoxale et sa puissance des contradictions qui le traversent. Cela permet de comprendre pourquoi la question identitaire est en état de crise permanente tant au plan des acteurs que des organisations. C’est sur ce fond de tableau que se joue le rapport entre la recherche – Michel Autès est un chercheur au CNRS – et l’intervention sociale – son objet de recherche.
Précisions sémantiques
Les travaux autour de la conférence de consensus de 2014 relative au travail social et à la recherche ont mis en évidence des flous sémantiques qui mériteraient d’être clarifiés.
Parle-t-on de travail social ou d’intervention sociale ou encore d’action sociale ?
Le travail social, dans la plupart des travaux historiques qui le concernent, est circonscrit au cercle « canonique » des métiers fondateurs (Chopart, 2000) alors que l’intervention sociale, dans le langage des chercheurs, représente plutôt l’ouverture du champ professionnel à de nouveaux métiers, donc à de nouvelles formes d’intervention. Une définition du travail social a été approuvée par l’assemblée générale de l’International Association of Schools Social Work (IASSW) le 10 juillet 2014 à Melbourne (portée en France par l’UNAFORIS[2]) :
« Le travail social est une pratique professionnelle et une discipline. Il promeut le changement et le développement social, la cohésion sociale, le pouvoir d’agir et la libération des personnes. Les principes de justice sociale, de droit de la personne, de responsabilité sociale collective et de respect des diversités, sont au cœur du travail social. Étayé par les théories du travail social, des sciences sociales, des sciences humaines et des connaissances autochtones, le travail social encourage les personnes et les structures à relever les défis de la vie et agit pour améliorer le bien-être de tous.[3] »
Cette définition nous rapproche du concept d’action sociale qui comporte, au-delà des missions réparatrices du travail social, une visée transformatrice de la société. Nicole Questiaux, dans sa circulaire de 1982 parlait déjà très explicitement d’action sociale en ce sens : « cette action s’applique à lutter contre les conséquences d’un système dont nous héritons. Système qui accroît les inégalités, broie l’individu le plus faible et néglige le collectif.[4] »
C’est sur ce terreau sémantique ambigu que le gouvernement réhabilite le travail social par un plan d’action consécutif aux Etats Généraux du Travail Social.
Parle-t-on de discipline du travail social, de science (singulier) ou de sciences (pluriel) du travail social ?
Le gouvernement énonce l’ambition de « Reconnaître l’intervention sociale comme un champ de recherche. [5]» Loin de clore les débats, cette perspective ouvre de multiples questions. La conférence de consensus sur la recherche en travail social portée par la chaire « travail social et intervention sociale » du Conservatoire National des Arts et métiers (CNAM) et notamment par son titulaire, Marcel Jaeger, s’est interrogée : parle-t-on de recherche en travail social, sur le travail social ou pour le travail social ? Il est instructif de lire les réponses très variées qui sont formulées. L’avis final du jury de la conférence conclut que « la question apparaît rétrospectivement d’une importance réduite.[6] » Stéphane Rullac clarifie ces enjeux de terminologie. Pour lui, ceux qui considèrent que le travail social n’est pas une science s’intéressent aux recherches « sur » le travail social – réduit ici à un simple objet d’étude. Ceux qui pensent que le travail social n’est ni une science ni une discipline envisagent, pour lui apporter les concepts dont il peut avoir besoin, une recherche « pour » le travail social. Enfin, ceux qui sont convaincus que le travail social est une science parlent de recherche « en » travail social. Cela a une incidence sur le statut que doit prendre la recherche par rapport au travail social.
Le jury de la conférence de consensus entend clarifier les choses : « il se prononce sur le statut du travail social comme discipline plus que sur le statut du travail social comme science. » Stéphane Rullac définit ce que sont les disciplines : « Les discipline ne sont pas des objets naturels, qui s’imposeraient comme des évidences. Elles sont des objets historiques construits qui s’inscrivent dans des institutions pour organiser des communautés. » (Rullac, 2014a, p.94). Il commente par ailleurs : « le travail social n’a pas été en mesure de développer la théorie de sa pratique qui a été déléguée aux disciplines universitaires, sociologie en tête. Chaque discipline disposant de son propre objet, qui est différent de celui du travail social, la théorie de la pratique de ce secteur professionnel n’a pas été développée de manière à formaliser les outils nécessaires à sa finalité. Le travail social s’est vu de ce fait exclu de la sphère scientifique et de la possibilité de formaliser son propre savoir, notamment dans les écoles professionnelles du travail social. » (Rullac, 2014b, p.117).
Un accord semble se dégager sur le fait que le travail social ne peut être une « science » (singulier) au sens classique du terme. Sens classique porté, par exemple, par la physique ou la philosophie qui prétendaient élaborer une explication globale et unifiée du monde. Le travail social s’inscrit dans une diversité d’approches, une multiplicité de problématiques, une interdisciplinarité – voire plutôt une transdisciplinarité – qui le situerait, s’il obtenait un statut scientifique, dans une dynamique de « sciences » (pluriel) comme le sont, par exemple, les sciences de l’éducation ou les sciences de l’information et de la communication : des interdisciplines.
Cette question du rapport au monde – univalent ou plurivalent – nous ramène à la question de la discipline. Si l’on suit Jean Piaget – le père de l’épistémologie moderne – la discipline élabore un rapport au monde par le savoir, résultant du repérage des épistémès qu’il distingue de l’empirie (Piaget, 1967). L’empirie c’est l’action, l’épistémè, c’est la réflexion sur l’action. Par contre, si l’on suit Michel Foucault (1975), la discipline est plus qu’un rapport au monde par le savoir, c’est une mise en ordre du monde. La « discipline » est sans doute tout à la fois un paradigme (une représentation construite et mise en actes) et une pédagogie (un corpus de connaissances et sa transmission).
Enjeux politiques
Le Code de l’action sociale et des familles situe, en son article L.116-1, l’action sociale et médico-sociale comme tendant à promouvoir « l’autonomie et la protection des personnes, la cohésion sociale, l’exercice de la citoyenneté, à prévenir les exclusions et à en corriger les effets. » Ce texte se situe dans la tradition du travail social qui intervient sous la double dimension de résolution des difficultés individuelles et d’opérateur de transformations sociales : prévention des exclusions, promotion de la citoyenneté. La loi du 2 janvier 2002, rénovant l’action sociale et médico-sociale, a ainsi confirmé la dimension intrinsèquement politique de l’action sociale.
L’introduction du plan d’action en faveur du travail social et du développement social va dans le même sens : « Les modalités d’intervention du travail social à l’origine fondé sur l’accompagnement et la relation individuelle sont alors interrogées. L’intérêt d’une articulation de l’accompagnement individuel avec l’action collective, pourtant mis en évidence depuis de nombreuses années, se précise.[7] »
A quelques auteurs, nous avions pris l’initiative d’affirmer la fonction politique de l’action sociale. Dans une tribune des Actualités Sociales Hebdomadaire, nous déclarions : « Les acteurs sociaux que nous sommes tous doivent renouveler un projet d’action sociale en l’inscrivant dans une perspective politique globale, des choix de société.[8] » Une sorte de « Think Tank » est né de cette prise de position réunissant quelques acteurs du travail social[9] avec, notamment, un site qui recueille quelques articles et ouvre des débats (www.repolitiserlactionsociale.org). Deux ans plus tard, Repolitiser l’action sociale précisait sa position sur ce que peut être, opérationnellement, cette dimension politique : « Pour ouvrir un espace d’action aux citoyens, il faut déplacer la question de l’initiative du seul épicentre techno-administratif vers le pouvoir d’agir des habitants, sur les territoires, là où ils vivent et nouent des solidarités de proximité, là où ils « bricolent » des réponses à leurs besoins. Cela suppose pour les professionnels de l’action sociale qu’ils retrouvent le goût – la motivation, l’énergie –, d’une proximité engagée auprès des personnes, sur la base de critères renouvelés de l’utilité sociale, d’une observation partagée, qui mobilise l’imagination et la créativité dans la co-construction des réponses.[10] »
Cette citation se situe en écho avec la réflexion de quelques directeurs généraux des services de Conseils Généraux qui prenaient, en 2012, l’initiative d’un texte : « Le travail social, boulet financier ou renouveau de la solidarité ». Extrait : « … dans le domaine de l’action sociale comme dans l’ensemble de la vie publique, c’est par l’engagement des citoyens, complémentaire à l’action publique, que le vivre ensemble peut s’améliorer durablement : engagement de chacun dans son propre parcours d’épanouissement personnel et engagement de chacun pour le progrès de la société toute entière ; un engagement complémentaire aux droits républicains et sécurisé par eux : des droits bonifiés par l’engagement.[11] »
Cette dimension politique inhérente au travail social, parce qu’il est travail sur la société, « travail du social » comme aime à le dire Michel Chauvière (2004), connote la manière dont on peut envisager la « scientifisation du travail social » (Rullac, 2014a).
Inscrit au cœur de paradoxes, défini de manière floue par une sémantique ambiguë, marqué par les enjeux politiques qu’il contient et qui le dépassent, le rapport du travail social et de la recherche nécessite quelques conditions de faisabilités.
Quelques conditions de faisabilité
Interroger les corporatismes et les féodalités
La Commission Professionnelle Consultative du travail social et de l’intervention sociale (CPC) constatait en 2014, « une forte convergence des différents acteurs sur les finalités du travail social et de l’intervention sociale : promouvoir la citoyenneté des personnes et par là favoriser leur autonomie, leur permettre l’accès aux droits, aider à la mobilisation des ressources. Cette mission nécessite l’engagement du professionnel, le respect de l’usager et sa pleine participation, une éthique du travail social ; le travail social et plus largement l’intervention sociale contribuent à récréer les conditions d’une appartenance des individus à la société. A cet égard, nous percevons la nécessité de reconnaître l’existence d’une culture commune propre aux travailleurs sociaux et ce quelle que soit la qualification et le champ d’intervention.[12] » En déduction logique de ce positionnement politique de l’intervention sociale, le groupe de travail propose alors une réforme des diplômes dont « Le premier point d’ancrage réside dans le choix qui est fait de proposer un diplôme correspondant à chacun des niveaux de qualification (du niveau V au niveau I du RNCP/ du niveau 3 au niveau 8 du CEC). »
C’était sans compter sur les professionnels de terrain. L’Organisation Nationale des Educateurs Spécialisés (ONES) réagit immédiatement sur son site[13]. Ce projet de réarchitecturation signifie pour eux : « La fin d’une pratique de terrain qualifiée (…) ; L’installation durable d’une déqualification des personnels au contact des publics et par conséquent une perte de chance pour les usagers (…) ; Un surcoût pour le système social et médico-social dans son ensemble ; Le développement sans précédent du chômage pour les métiers concernés par effet de limitation des postes disponibles. »
Le ministère se ravisa très vite et confia à Brigitte Bourguignon la rédaction d’un nouveau rapport intitulé « Reconnaître et valoriser le travail social[14] » remis au premier ministre en juillet 2015 qui constate que la proposition de la CPC : « a suscité une désapprobation radicale par les professionnels, les étudiants et les formateurs dans le sens qu’elle était comprise comme porteuse de la disparition des diplômes, voire des métiers. » Et la mission pilotée par la députée du Pas-de-Calais d’affirmer en conclusion qu’elle s’est « employée à faire émerger un consensus en opérant un glissement du principe « un diplôme par niveau » vers le principe d’un « socle commun ». (…) Ce « socle commun identitaire » serait le soubassement des diplômes d’Etat de travail social et pourrait même inspirer en tout ou partie les diplômes qui en reconnaissent ses valeurs. » Résultat de cette course à l’échalote des affirmations identitaires, la réforme qui s’annonçait ambitieuse sera finalement de portée relativement limitée. Nous pourrions dire, en caricaturant, que les débats se résument à fixer le niveau de tronc commun de formation par diplôme…
Cette illustration tend à mettre en valeur une difficulté majeure qui fait obstacle à l’incorporation de la recherche dans le travail social et à la prise en compte du travail social comme discipline de recherche. Le texte inducteur de ces journées du GNDA[15] l’énonce en ces termes : « L’appareil de formation, interne au secteur, s’est constitué empiriquement à partir de ces actions de terrain (premières écoles d’éducateurs), s’est nourri de chercheurs des disciplines connexes (psycho, socio…), puis a pris de la distance avec le terrain au point de créer une véritable césure entre formation et action concrète ayant souvent comme seul pont l’alternance.» De fait, la situation présente souffre de cette distinction proprement française entre la théorie qui serait l’apanage de l’université et la pratique qui serait reléguée aux écoles professionnelles. Les écoles de travail social ont été, pour une part, le lieu de construction de corporatismes qui font aujourd’hui en partie obstacle à l’élévation du travail social au rang de discipline universitaire. Pour illustrer cela, il n’est qu’à voir l’histoire compliquée des coordinations entre les centres de formation (l’AFORTS, le GNI, les IRTS) qui a donné naissance à l’UNAFORIS.
Une question supplémentaire se pose : La scientifisation du travail social ne risque-t-elle pas d’isoler le travail social dans une nouvelle forteresse, au repli identitaire sur un savoir propre ? Ceci parce qu’elle ne bénéficierait plus du croisement interdisciplinaire qui l’alimente ? Pierre Lénel, pour sa part, défend l’élaboration d’une « théorie de l’action » du travail social plus qu’une discipline qui pourrait aboutir à la « construction d’un fortin » (Lénel, 2014). Mais des chercheurs québécois, dans le même ouvrage, contredisent cette idée : « … la menace du repli identitaire évoqué pour critiquer le projet de création d’un doctorat en travail social en France nous apparaît comme un mauvais argument, qui sans doute en cache un autre. La création d’un tel espace de disciplinarisation du travail social produit, de notre point de vue, une puissante condition permettant l’intégration des savoirs de l’espace pluridisciplinaire additif (sociologie + psychologie + droit +…) dans le projet interdisciplinaire du travail social, projet repérable empiriquement dans la compétence intermédiatrice des travailleuses sociales. » (Couturier, Belzile, Siméon, 2014, p.151).
C’est donc une première condition de faisabilité de cette ouverture entre travail social et recherche : régler la question de la formation en la débarrassant des scories de ses corporatismes. C’est ce qu’affirme Pierre Gauthier dans l’avant-propos de l’ouvrage sur la conférence de consensus : « La recherche en/dans/sur le travail social ne peut progresser que si l’on arrive à sortir des chapelles et des débats ésotériques et corporatifs grâce à un débat collectif. »
Définir les « sciences du travail social »
Seconde condition préalable de faisabilité qu’il faut réaliser avant toute avancée : clarifier le statut des « sciences du travail social ». J’affirme ici, avec d’autres, que le travail social ne peut en aucun cas se constituer comme une science nouvelle mais comme une approche plurielle, multidimensionnelle qui repose sur des connaissances particulières, tant dans leur réalité – au cœur des questions sociétales – que dans leur mode de construction – au cœur de la l’expérience singulière de l’altérité.
Là encore, le texte inducteur des journées du GNDA[16] situe les enjeux « La recherche en travail social, malgré quelques avancées notables, a du mal à trouver ses marques ; elle n’existe pas à ce jour en tant que « discipline », notamment du fait de la faible articulation entre la formation en travail social et l’université et de la difficulté à conceptualiser l’expérience et à la capitaliser.[17] » Stéphane Rullac éclaire cette situation : « L’enjeu fondamental de la ‘’scientifisation’’ du travail social n’est pas de décréter la nature scientifique du travail social, mais de construire une démarche scientifique d’étude de cet objet social et culturel, dans le cadre de la formalisation d’un corpus de références pratiques et théoriques capables de soutenir les actions des professionnels du travail social, sur les cinq grands fronts de cette activité : histoire, éthique, épistémologie, conceptuel, méthodologie. » (Rullac, 2014b, p.131).
Dans l’ouvrage collectif relatif à la conférence de consensus sur le travail social et la recherche, Jean Foucart réinterprète en les confrontant les catégories d’analyse de Kant et de Hegel et situe trois niveaux d’interprétation pour une démarche scientifique en travail social :
- Les faits qui renvoient à la question de l’objectivité scientifique : toute recherche en travail social doit dépasser le seul niveau du ressenti ou de l’impression.
- La légitimité qui renvoie aux registres du juridique et des normes : toute démarche scientifique doit intégrer les hétéronomies de sa construction.
- Les valeurs qui renvoient aux dimensions axiologiques et symboliques[18]: il n’est pas possible d’ignorer, sous prétexte de scientificité, les valeurs convoquées dans les pratiques du travail social et la dimension symbolique de celui-ci, déjà évoqué avec les travaux d’Autès.
Pour Pierre Lénel « L’objet véritable de la recherche en travail social serait une pensée de l’agir professionnel en situation d’intervention professionnelle. » (2014, p.155). Frederik Mispelblom enfonce le clou : « Voilà la posture que nous invitons les chercheurs en sciences sociales et humaines et les travailleurs sociaux à adopter : penser au milieu de la tourmente, penser dans et à propos des pratiques d’intervention des travailleurs sociaux, penser les ‘’cas’’ comme on le disait à une époque et comme certains sociologues aujourd’hui suggèrent de le faire à nouveau. » (2014, p.271). Et Michel Autès, qui conclut l’ouvrage, confirme : « Les objets du travail social sont des objets situés, contextualisés. Ils se rapportent à des contextes particuliers, voire à des individus singuliers. Circonstances d’autant plus marquées que ces situations relèvent de l’exception, du hors-norme, du sans langage. » (2014, p.295).
L’avis final du jury de la conférence de consensus fonde, quelque part, le lien consubstantiel qui doit unir recherche et travail social : « La recherche contribue aux différentes dimensions de l’action sociale et du travail social dans la mesure où elle est concernée, parmi ses enjeux, par l’exercice effectif de la citoyenneté et l’amélioration de la qualité de vie des personnes vulnérables : elle peut faire de la citoyenneté des « usagers » un objet de recherches, de même qu’elle peut associer des « usagers » à la réalisation de recherches Mais il importe qu’elle ne soit pas instrumentalisée par des fins politiques pour ne pas dire politiciennes. »
Préciser un mode opératoire
La scientifisation du travail social suppose quelques conditions pratiques qui doivent préalablement être envisagées.
D’abord, nous nous trouvons confrontés à des questions organisationnelles. Les « sciences du travail social » supposent une gouvernance scientifique qui dépasse les seuls questions de labellisation. Il s’agit concrètement de construire une véritable communauté scientifique qui fait lien entre des chercheurs qui se reconnaissent entre eux et qui jouissent d’une reconnaissance suffisante de leurs pairs. De quels chercheurs parlons-nous ? Une nouvelle « élite » ? Des « formateurs chercheurs » ? Des professionnels-chercheurs ? Des enseignants-chercheurs ? Le doctorat n’est pas un diplôme reconnu dans les conventions collectives du secteur…
Ensuite, il faut trouver les financements nécessaires pour que les laboratoires puissent travailler. Cela suppose donc de disposer de commanditaires qui peuvent être les pouvoirs publics mais aussi les fonds disponibles pour la recherche. Cela implique une reconnaissance de la pertinence et de l’utilité des travaux auprès des organismes patentés au plan national et européen.
Mais tout autant, la scientifisation du travail social pose des questions telles que la propriété des résultats des recherches, leurs modes de diffusion, leur légitimation scientifique par les communautés nationales et internationales. Cela suppose la validation, par les instances ad hoc, des méthodes de recherche, des typologies employées, des outils et modalités d’investigation, de la solidité des publications scientifiques – mais aussi de leur accessibilité par les lecteurs non scientifiques du champ professionnel – et donc des structures (facultés, laboratoires, éditeurs, classement des revues à comité de lecture…).
Stéphane Rullac envisage la manière dont cette recherche pourrait être institutionnellement intégrée aux écoles de travail social, futures éventuelles hautes écoles envisagées par l’UNAFORIS, reprises autrement par le plan d’action en faveur du travail social : les « écoles supérieures en intervention sociale ». Pour légaliser les recherches actuellement menées dans des structures internes « faisant fonction » de laboratoire, il propose trois pistes :
- « Une reconnaissance en tant que structure publique avec une totale intégration aux logiques de la recherche publique ; il s’agit du modèle des laboratoires publics qui mise sur une production de recherche visant une utilité publique source de développement social.
- Une reconnaissance en tant que structure privée avec une totale autonomie par rapport aux logiques de la recherche publique ; il s’agit du modèle des laboratoires privés qui mise sur une production de recherche visant une innovation source de développement institutionnel.
- Une reconnaissance en tant que structure hybride ; il s’agit de la perspective d’un financement et d’une évaluation mixtes, comme pourraient en bénéficier des laboratoires privés d’intérêt public.» (Rulac, 2014a, p.66).
Selon les options choisies, et ce n’est pas neutre, la recherche en travail social serait soumise à l’évaluation du HCRS (Haut Conseil de l’Evaluation, de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur qui a remplacé l’AERES), à une validation interne des instituts de formation ou à une régulation par un organisme tiers tel que l’UNAFORIS.
Mais en tout état de cause, il faut prendre en considération les effets de ce processus : « Si les constructions des formes disciplinaires du savoir académique sont légèrement différentes selon les secteurs, toutes obéissent tout de même à une standardisation d’ensemble due à la convergence des procédures de commande et d’évaluation par les puissances publiques ou l’économie. Pour l’Europe et son espace intellectuel ou de recherche, la construction européenne et notamment le processus de Bologne (…) ont joué un rôle considérable pour l’avènement de cette standardisation. » (Jaeger, 2014, p.24).
Une autre problématique relève de la focale choisie. La recherche en travail social concerne-t-elle les pratiques professionnelles, les usagers ou les transformations sociales ? S’intéressant aux pratiques, la recherche se focalise sur les métiers du travail social. Elle trouve sa limite dans les corporatismes. S’intéressant aux usagers, la recherche se focalise sur les effets du travail social. Elle trouve sa limite dans un possible utilitarisme. S’intéressant aux transformations sociales, la recherche se focalise sur les politiques sociales et trouve sa limite dans l’idéologisme.
Marcel Jaeger regrette que « beaucoup considèrent encore le travail social comme un terrain d’application de leurs analyses, un objet de recherche et non comme une ressource en termes de production de connaissances. » (Jaeger, 2014, p.12).
Nous mesurons, par ces quelques pistes d’interrogation, les enjeux institutionnels qu’il faut prendre en considération. Et cela sans évoquer une possible vampirisation de la recherche en travail social par d’autres disciplines largement reconnues dans l’université française (pour n’en citer que quelques-unes souvent évoquées en positif ou en négatif dans la conférence de consensus : la sociologie, les sciences de l’éducation…).
Mais il reste un incontournable, intrinsèque aux fondamentaux du travail social : Le laboratoire du chercheur en sciences du travail social, c’est le terrain !
Quelques perspectives
Une épistémologie
La définition de l’épistémologie nous dit que c’est l’étude de la connaissance en général. L’épistémologie trouve sa source dans la philosophie, elle a pour objet « l’étude critique des postulats, conclusions et méthodes d’une science particulière, considérée du point de vue de son évolution, afin d’en déterminer l’origine logique, la valeur et la portée scientifique et philosophique. [19]»
L’épistémologie à construire pour que l’intervention sociale puisse se nourrir de la recherche suppose cette « étude critique des postulats ». Autrement dit, la recherche en sciences du travail social ne vient pas conforter les représentations à l’œuvre, les tenants et aboutissants des pratiques, ni mêmes les prémices posés en termes de valeurs ou de principes déontologiques. Elle vient en faire l’étude critique, les interroger. Elle vient déconstruire ce qui fait sens en mettant en lumière « l’origine logique » des choses pour en questionner la « valeur et la portée scientifique ».
Finalement, la recherche vient heurter les cultures professionnelles, désinstaller les certitudes, remettre en cause les croyances. A ce traitement épistémologique, les méthodes pratiques ne peuvent plus rester dans le domaine des dogmes, les valeurs défendues deviennent relatives, la connaissance produite est scientifiquement questionnée.
C’est à ce prix que la recherche peut trouver place dans le travail social. Une épistémologie trop institutionnelle qui n’aurait pour tâche que de conforter et légitimer le travail social n’aurait pas de valeur scientifique. C’est dans des pratiques critiques, de décalage, de pas de côté, de bouleversement paradigmatique que la recherche trouve sa raison d’être et sera en mesure d’enrichir les pratiques du travail social.
Chacun mesure le choc que cela peut produire pour les logiques installées dans les établissements et services de l’action sociale et médico-sociale, dans les fonctionnements de l’intervention sociale, dans les procédures du travail social. Nous percevons alors que l’espace de recherche, s’il doit être le fait de chercheurs de terrain, doit jouir d’une réelle liberté qu’il faut construire au plan des organisations.
Une maïeutique
La maïeutique, c’est l’art de « l’accouchement ». C’est Socrate qui nous a livré cette méthode. Il pensait que la naissance fait oublier à l’homme tous les savoirs accumulés dans ses vies antérieures. Pour se libérer des croyances et accéder au savoir, l’homme doit ainsi pratiquer la réminiscence. Platon dans « Théetète » fait dire à Socrate : « J’exerce le même métier que ma mère ; accoucher les esprits est ma tâche, et non pas d’enfanter, qui est l’affaire du dieu ». Cette perspective permet de situer en quoi la recherche peut être utile au travail social.
Il ne peut s’agir d’un savoir extérieur. La production de connaissances scientifiques en travail social ne peut provenir que d’une recherche action totalement immergée dans les lieux de l’action. Aucune recherche « in vitro » n’est possible. C’est seulement « in vivo » que la recherche peut exister. La position du chercheur ne représente donc pas un apport extérieur de savoirs, ni même la révélation de vérités cachées qu’il saurait mettre à jour. Le chercheur en sciences du travail social est un accoucheur. Il donne naissance en ce sens qu’il permet aux acteurs de révéler, à eux-mêmes et aux autres, les faits, les actes, les idées, les enchaînements logiques, les dynamiques à l’œuvre qui construisent une intelligence collective des phénomènes. Il n’y a donc pas d’extériorité de la recherche et de sa production aux pratiques de terrain. C’est même par son immersion dans la réalité que la recherche est productive.
Brigitte Bouquet nous propose, en ce sens, une définition toujours d’actualité de la recherche en travail social : « La recherche en travail social porte sur l’intervention sociale, que cet acte de pédagogie soit individuel, collectif ou institutionnel. L’intervention sociale devient le champ dans lequel il y a plusieurs objets. C’est un champ disciplinaire à constituer et l’heuristicité y est recherchée pour elle-même. (…) L’objet de recherche est en même temps l’élément de travail. La recherche doit prendre en compte cette centration sur le faire, en donner les paramètres contradictoires chargés de sens et ainsi faire émerger la dimension cognitive. La position de chercheur est la proximité… » (cité par Rullac, 2014a, p.40).
Cette perspective règle, au moins à mes yeux, la question de la place des bénéficiaires dans les processus de recherche. Ils sont indissociablement liés à la production des connaissances. Sans eux, la démarche scientifique est amputée et donc invalide ou biaisée. Cette association des usagers à la recherche ne se réduit à les consulter ou à entendre leur point de vue. Ils sont, avec les scientifiques et les professionnels « chercheurs de plein vent ». C’est une démarche constructiviste qui sous-tend cette option : « Marcheur, il n’y a pas de chemin, le chemin se construit en marchant…[20] » Dominique Paturel situe remarquablement cette perspective : « L’approche participative de la recherche en travail social nous demande de prendre soin à la fois des relations engagées avec les personnes qui participent à la démarche mais aussi avec les dispositifs et les méthodes utilisées. Cette façon de concevoir la recherche requiert de l’attention aux autres et aux objets de recherche mais également de la responsabilité vis-à-vis des personnes et des objets avec lesquels nous tissons notre activité de recherche. » (Paturel, 2014, p.115). Comme le dit Rémy Puyuelo, il s’agit « de ne pas perdre le fil de l’humain. »
Une heuristique
« Ce terme de méthodologie scientifique qualifie tous les outils intellectuels, tous les procédés et plus généralement toutes les démarches favorisant la découverte… » (Encyclopedia Universalis). La définition se poursuit en distinguant les deux dimensions de ce concept : une théorie de l’élaboration scientifique (méthodologie qualifiant les techniques de découverte) et la « partie de l’épistémologie ayant en charge de décrire et de réfléchir les conditions générales du progrès dans l’activité scientifique… »
L’heuristique, c’est l’art de découvrir. L’intervention sociale a peut-être moins besoin de « chercheurs » que de « découvreurs » ; encore faut-il nous mettre d’accord sur ce terme. A l’heure où l’intervention sociale est convoquée dans le registre de l’efficacité, du pragmatisme, de la rentabilité des dépenses engagées, il nous faut défendre la dimension heuristique du travail social.
La scientifisation du travail social doit développer une perspective heuristique qui assume pleinement les questions qu’elle fait surgir. L’heuristique, c’est l’opposé de la ligne droite qui prétend aller en direct de la question à la réponse. C’est l’art de laisser ouvertes les questions pour ouvrir une place à la découverte, à l’imprévu, à l’inédit, au fortuit, à l’insoupçonné. C’est la capacité à ne pas se réfugier dans les certitudes et à prendre le risque du surgissement de l’inattendu.
Cette perspective heuristique, qui serait selon moi la condition de la consolidation des sciences du travail social s’enracine profondément dans l’incertitude des systèmes complexes où évolue le travail social.
Finalement, il s’agit de défendre une heuristique qui ouvre une perspective politique là où la pensée commune tente d’enfermer le travail social dans une rationalité pragmatique, là où le fantasme de rationalisation du monde tente de réduire l’intervention sociale à des logiques instrumentales.
Conclusion
La question qui était posée à cet exposé était : Comment l’intervention sociale se nourrit-elle de la recherche ?
Nous avons évoqué trois éléments de contextes : le travail social comme activité paradoxale ; les flous sémantiques qui l’entourent ; et les enjeux politiques qui le traversent.
Nous avons cerné trois conditions de faisabilité : la nécessité d’interroger les cultures professionnelles et les féodalités ; l’obligation de définir ce que je nomme finalement les « sciences du travail social » et la définition d’un mode opératoire.
Nous avons enfin ouvert quelques pistes à ce que pourrait être la scientifisation du travail social : une posture critique (épistémologie) ; une capacité à faire émerger (maïeutique) ; et une capacité à découvrir (heuristique).
Finalement, le mouvement à opérer, concernant les chercheurs en travail social, consiste à ce qu’ils quittent leur tour d’ivoire dans laquelle ils peuvent avoir tendance à s’enfermer au nom d’une conception de la pureté de la démarche scientifique.
Quitter leur tour d’ivoire pour monter dans la tour de Babel.
Il s’agit pour les chercheurs en travail social d’immersion dans le bouillon de cultures du social, d’oser affronter les langages, les tribus, les clans, les divisions et les singularités qui marquent le travail social, et plus largement, qui font société.
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Bibliographie
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Autès Michel, « Le travail social et la recherche, une question politique », in Conférence de consensus, le travail social et la recherche, Jaeger Marcel (dir.), Dunod, 2014.
Chauvière Michel, Le travail social dans l’action publique, Dunod, 2004.
Chopart, Jean-Noël, Les mutations du travail social : dynamiques d’un champ professionnel, Dunod, 2000.
Couturier Yves, Belzile Louise, Siméon Frantz, « Le travail social comme forme réalisée de l’interdisciplinarité », in Conférence de consensus, le travail social et la recherche, Jaeger Marcel (dir.), Dunod, 2014.
Foucart Jean, « Disciplines et travail social : une approche pluraliste », in Conférence de consensus, le travail social et la recherche, Jaeger Marcel (dir.), Dunod, 2014.
Foucault Michel, Surveiller et punir, Gallimard, 1975.
Jaeger Marcel, « La situation de la recherche dans le secteur social et médico-social », in Conférence de consensus, le travail social et la recherche, Jaeger Marcel (dir.), Dunod, 2014.
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Mispelblom Frederik, « Savoirs professionnels et savoirs académiques », in Conférence de consensus, le travail social et la recherche, Jaeger Marcel (dir.), Dunod, 2014.
Paturel Dominique, « Construire les bases d’une communauté de recherche en travail social », in Conférence de consensus, le travail social et la recherche, Jaeger Marcel (dir.), Dunod, 2014.
Piaget, Jean et coll., Logique et connaissances scientifique, Gallimard, 1967.
Rullac Stéphane (a), La scientifisation du travail social, Presses de l’EHESP, 2014.
Rullac Stéphane (b), « Dépasser une assignation à la praticité », in Conférence de consensus, le travail social et la recherche, Jaeger Marcel (dir.), Dunod, 2014.
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[1] Extrait du texte inducteur des journées GNDA, André Ducournau, Vice-Président,Toulouse, 29-30 septembre 2016 : « Pour une intervention sociale qui nourrit et se nourrit de la recherche »
[2] Union Nationale des Associations de FOrmation et de Recherche en Intervention Sociale.
[3] http://www.eassw.org/global-social-work/8/gdsw-definition-internationale-du-travail-social.html
[4] N. Questiaux, Orientations pour le travail social, circulaire de la ministre de la Solidarité Nationale, 28 mai 1982.
[5] Plan d’action en faveur du travail social et du développement social, Conseil des ministres du 21/10/2015, issu des Etats Généraux du Travail Social.
[6] L’avis du jury est consultable sur : http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/Avis_du_jury_conf_consensus_definitif_22_juin_2013_.pdf
[7] Marisol Touraine, Ministre des Affaires Sociales de la Santé et des Droits des femmes, Ségolène Neuville, Secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion, Avant-propos du plan d’action en faveur du travail social et du développement social, op. Cit.
[8] Bertrand Dubreuil, Roland Janvier, Johan Priou, Pierre Savignat, Repolitiser l’action sociale, ASH n°2737 du 16 décembre 2011.
[9] « Repolitiser l’action sociale » a tenu deux journées forum sur Paris : le vendredi 13 septembre 2013 « L’action sociale en question / L’usager au cœur des solidarités ; le vendredi 27 mai 2016 « La participation des personnes, l’usager de l’action sociale, acteur du développement social ».
[10] Bernard Cavat, Christine Chognot, Séverine Demoustier, Bertrand Dubreuil, Roland Janvier, Jean Lavoué, Philippe Lemaire, Yves Matho, Michèle Pondaven, Johan Priou, Pierre Savignat, … et ceux qui se reconnaissent dans ce texte… Repolitiser l’action sociale pour une société solidaire, n°2813 des ASH du 7 juin 2013.
[11] Laurence Quinaut, Denis Vallance, Philippe Yvin, L’action sociale : boulet financier ou renouveau de la solidarité, consultable sur : http://www.cg54.fr/fileadmin/Documents/Arborescence/Actualites/2012/action_sociale_dg.pdf
[12] Rapport de la CPC du 15 décembre 2014.
[14] Rapport de Madame B. Bourguignon « Mission de concertation relative aux Etats Généraux du travail Social : Reconnaître et valoriser le travail social », juillet 2015.
[15] Séminaire du Groupement National des Directeurs généraux d’Associations, « Pour une intervention sociale qui nourrit et se nourrit de la recherche », Toulouse, 29 & 30 septembre 2016.
[16] Ibidem.
[17] Ibidem.
[18] « … les expériences interprétées du point de vue de ce qui signifie prennent place dans le système des formes symboliques. » J. Foucart (2014), p. 141.
[19] Centre National des Recherches Textuelles et Lexicales (CNRTL) : http://www.cnrtl.fr/definition/%C3%A9pist%C3%A9mologie
[20] Antonio Machado, Chant XXIX « proverbes et chansons ».
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