1.INTRODUCTION : La tension est la condition nécessaire de l’équilibre et l’éthique naît de la tension
1.1.Un peu de physique…
En physique, l’équilibre est la position stable d’un système résultant de deux forces qui s’opposent. L’équilibre hydrostatique nécessite que les forces de gravitation soient contrebalancées par un gradient de pression de direction opposée. L’équilibre mécanique est un état dans lequel les sommes des forces et des couples subis par chaque particule du système sont nulles. La notion d’équilibre budgétaire est directement inspirée de ces lois physiques : le total des dépenses doit être du même montant que les recettes. En économie, l’équilibre c’est l’égalité entre les volumes d’offre et de demande sur un marché.
Bref, pour qu’il y ait équilibre, il faut qu’il y ait opposition, tension, divergence, rapport de deux, ou plusieurs, forces antagonistes.
1.2.Un peu de philo…
Les cadres dirigeants savent bien que leur fonction est toujours située en tension entre des pressions diverses et trop souvent contradictoires. La piste éthique, ouverte par Aristote, tente de frayer un chemin entre les vices pour mener à la perfection. C’est l’idée de « vertu » qui serait un « juste milieu relatif à nous, lequel est déterminé par la droite règle et tel que le déterminerait l’homme prudent » (Éthique à Nicomaque).
Entre lâcheté et témérité, le courage serait la position vertueuse. Entre impudence et pudibonderie : la pudeur ; entre cupidité et désintéressement : la justice ; etc.
Mais « juste milieu » n’est pas ici synonyme de compromis. La vertu n’est pas la position médiane d’un curseur qui se déplacerait simplement sur l’axe qui oppose un vice à l’autre. La vertu est au sommet d’une triangulation qui ouvre le dilemme entre le défaut et l’excès. Pour échapper au clivage entre lâcheté (défaut) et témérité (excès), le courage est une ligne de crête, une éminence qui dépasse la dichotomie.
Aristote décline cette vertu en vertu éthique ou « prudence » (phronesis) et vertu intellectuelle ou « sagesse » (sophia).
La voie aristotélicienne de la vertu nous ouvre donc une perspective pour transformer les tensions. L’éthique est ici une troisième dimension, une ouverture qui naît des contradictions, des oppositions et les transforme en perspectives d’action.
1.3.Un peu d’épistémologie[1]…
L’opposition de terme à terme résulte d’une vision simple de la réalité. Le blanc s’oppose au noir, l’avarice à la prodigalité, le bien au mal. Aristote vient de nous montrer que ce n’est pas en opposant mais en dépassant que l’on peut transcender les clivages. La pensée complexe nous montre, quant à elle, que tout est dans tout et inversement. Autrement dit, la réalité ne peut se comprendre correctement par découpage et par opposition. La compréhension de la complexité du réel suppose aussi associations et liens. Edgar Morin nous invite à penser à la fois l’unité et la diversité, en refusant d’unifier ce qui est séparé ou de juxtaposer ce qui est divers sans concevoir l’unité. La pensée complexe assume le fait que tout est dans tout, que rien n’est pur.
Autrement dit, le bien est dans le mal et réciproquement. La mort est la condition de la vie, forces mortifères et élans vitaux sont contenus les uns dans les autres. C’est là que réside la position éthique, parce que tout n’est pas joué d’avance, parce que rien n’est simple.
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Avec les lois de la physique, nous apprenons que la tension est la condition de l’équilibre. Avec la philosophie, nous apprenons que l’éthique surgit de ces oppositions pour donner une ouverture vers d’autres possibles. Avec la pensée complexe, nous apprenons que les forces qui structurent notre univers sont inscrites dans des interactions multiples et complexes qui interdisent les clivages simplificateurs, condition même d’une posture éthique.
Cette voie de l’éthique, conçue comme espace de tensions, me semble, aujourd’hui, vitale pour redessiner les lignes de fuite qui donneront un horizon à l’action sociale[2].
Je vous propose d’explorer quelques questions vives qui appellent une recherche éthique dans le champ de l’intervention sociale et médico-sociale. Pour cela, j’ouvrirai trois pistes à partir des usagers, des professionnels et du management.
2.DES USAGERS SOUS TENSION : indignés, « indignes » ou citoyens ?
2.1.L’opposition entre les « victimes » et les « coupables »
Le travail social est en crise, tout comme notre modèle social, notre démocratie, notre économie… Les mutations sociétales que nous connaissons mettent à mal le projet de société et, par conséquence, la manière dont le corps social intègre l’ensemble de ses membres selon des principes de justice et d’égalité. Les repères qui ont structuré nos représentations républicaines depuis le XVIIIème siècle explosent. L’action sociale qui portait l’ambition d’intégrer tous et chacun au projet collectif est remise en cause. D’une part elle coûte cher en période de raréfaction des ressources et de limitation des dépenses publiques. D’autre part, elle voit renaître le vieux débat de savoir si toutes les personnes en difficulté méritent d’être aidées de la même manière.
De ce fait, les représentations des usagers se clivent en deux catégories : victimes d’un côté, coupables de l’autre.
Les victimes sont aujourd’hui, me semble-t-il, les nouveaux bénéficiaires issus de récents dispositifs législatifs : loi 2005-102 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ; loi 2009-879 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (HPST). Les personnes en situation de handicap et les personnes dépendantes deviennent les figures emblématiques d’une société qui vise l’intégration. Intégration par la généralisation du principe d’accessibilité, intégration par le système du droit à compensation, intégration par la logique de la prestation personnalisée pour l’autonomie. Le handicapé ou le malade d’Alzheimer est une victime. La collectivité lui doit réparation par une sorte de deal symbolique qui repose sur un mélange de peur et de culpabilité. Cette représentation pourrait être vertueuse…
…Sauf que tous les usagers de l’action sociale et médico-sociale ne jouissent pas d’une telle reconnaissance. Certains ne bénéficient pas des mêmes égards, ni des mêmes budgets. Il n’est qu’à voir le sort réservé aux mineurs délinquants qu’il n’est plus trop question d’éduquer au bénéfice d’une répression de plus en plus alignée sur celle des adultes au nom d’un principe de sécurité qui agite la subjectivité redoutable de la peur de l’autre. Il n’est qu’à voir le traitement indigne réservé aux demandeurs d’asile auxquels notre labyrinthe juridico-administratif n’envoie qu’un message : « Vous n’êtes pas les bienvenus ! » Il n’est qu’à voir les promesses non tenues aux personnes en rupture de logement avec une loi qui annonce l’opposabilité du droit à se loger sans prendre les moyens nécessaires pour y parvenir.
2.2.L’ouverture vertueuse : la posture citoyenne
Les conceptions et les missions de l’intervention sociale se clivent sous l’impact de ces représentations opposées entre les « bons » et les « mauvais » usagers, ceux qu’il faut aider coûte que coûte et ceux qui coûtent trop cher, ceux qui appellent une solidarité parfois condescendante et ceux qui sont une charge pour la société.
Devant cette tension, les acteurs de l’action sociale, et parmi eux, plus particulièrement, les administrateurs des organismes gestionnaires et les cadres dirigeants, doivent ouvrir un chantier éthique. La voie de la vertu s’inscrit en position tierce entre l’excès – qui ici débouche sur des pratiques d’assistance aux supposées victimes – et le défaut – qui profile le retrait de la solidarité publique à certains jugés « indignes » à défaut d’être indignés.
La troisième voie, l’ouverture éthique, le troisième sommet du triangle se nomme, d’après moi, citoyenneté. Pour échapper à l’opposition stérile et socialement mortifère entre la victime et le coupable, il convient de convoquer la figure du citoyen. Figure vertueuse qui ouvre une appartenance de chacun au corps social sans discrimination ni exclusion. Figure éthique qui fait de la diversité une richesse, de la différence un potentiel créatif. Figure politique qui se fonde sur la démocratie et la conflictualité des positions sociales.
Nos alliés, à nous professionnels du social, dans une entreprise de refondation de l’action sociale, ce sont les usagers. C’est avec eux, à leurs côtés, que nous pouvons remettre sur ses pieds un dispositif d’action qui, faute de boussole, à perdu son sens et sa raison d’être. Cela suppose de bâtir de nouvelles alliances entre professionnels et usagers et le directeur a, sur ce point, un rôle à tenir, nous y reviendrons quand nous parlerons de management à l’issue de cet exposé.
3.DES PROFESSIONNELS SOUS TENSION : derniers des mohicans, résistants ou transformateurs ?
3.1.L’opposition entre « l’abdication » et la « résistance »
Répétons le : Le travail social est en crise, tout comme notre modèle social, notre démocratie, notre économie… Et cela a des conséquences fortes pour les professionnels. Dans ce contexte de mise en danger de l’intelligence sociale[3], de marchandisation du travail social[4], les cultures professionnelles explosent sous l’impact conjugué d’une recentralisation (Cf. les Agences Régionales de Santé issues de la loi HPST), d’une rationalisation (Cf. certaines conceptions normatives de l’évaluation et la montée en puissance du thème de la performance), d’une rentabilisation (Cf. l’évolution des modes de gestion à l’aide de CPOM, EPRD, T2A[5] et autres), d’une marchandisation (Cf. les appels d’offre et appels à projet sur fond de débat européen à propos des SSIG, SIEG, SIGNE[6]…) et d’une industrialisation (Cf. les formes brutales de regroupements plus ou moins choisis – les GCSMS[7] – ou de fusions qui ressemblent trop souvent à des OPA[8] agressives).
Dans ce contexte, les professionnels du social n’ont qu’une alternative : le renoncement en se soumettant aux nouvelles règles du jeu ou la résistance en tentant de défendre leur « village gaulois assiégé ».
L’abdication transforme les établissements et services sociaux et médico-sociaux en champs de batailles où le résultat domine tout, la performance est la mesure de toute chose, l’efficacité le seul mot d’ordre. C’est à ce prix que la structure survivra dans cette loi de la jungle. Survivre équivaut ici à capter de nouveaux clients, à investir de plus larges marchés, à réduire les prix, à limiter l’ambition à une simple prestation. Ces nouvelles références sont fort éloignées des cultures qui ont structuré le travail social : établissement d’une relation durable avec les usagers, immersion dans les réalités locales, temps long de l’accompagnement, prise en compte de la personne dans toutes ses dimensions, etc. Les professionnels ont l’impression de « perdre leur âme » dans ces mutations de fond qui impactent quotidiennement leurs pratiques.
La résistance semble être la seule alternative. Des mouvements de professionnels se mobilisent : « 789 les Etats Généraux du social » en 2002, « MP4 champ social » en 2007 et, plus récemment et plus largement que le seul secteur social, « l’Appel des Appels » lancé en 2008 « pour une insurrection des consciences[9] ». Le thème de la résistance, largement mobilisé dans ces mouvements, pose un problème stratégique majeur à mes yeux. Résister c’est s’opposer, s’opposer peut être une manière de renforcer l’adversaire. La perspective ouverte, judicieusement et malicieusement, par Stéphane Hessel : « Résister c’est créer » n’est pas si évidente. La résistance assimile à la nostalgie : combien de fois entend-on dire « C’était mieux avant » ? Comme si le passé était soudainement paré de toutes les vertus (je ne suis pas certain que les usagers avaient davantage le droit à la parole dans les institutions rigides du passé, ni que la position dominante des travailleurs sociaux était facteur de libération pour les personnes en difficulté, ni même que les actions menées étaient réellement destinées à la promotion de la citoyenneté des personnes accueillies). La résistance ne crée pas les conditions optimales de prise en compte les évolutions du contexte : massification des phénomènes sociaux, apparition de nouvelles questions sociales, modification des seuils de tolérance à l’égard des problèmes sociaux. La résistance, même si ce n’est pas vrai, est trop souvent assimilée à un simple refus du changement.
Bref, il est urgent d’ouvrir une posture plus stratégique que la seule résistance.
3.2.L’ouverture vertueuse : la prise de position politique
Repolitiser l’action sociale[10] m’apparaît comme l’issue éthique à ouvrir entre le renoncement et la résistance. Renoncement et résistance sont deux positions plus proches l’une de l’autre qu’il n’y paraît.
Le renoncement prend acte d’une société rationnelle qui met en actes son fantasme de perfection : maîtrise des comportements, uniformité des pratiques, unicité des finalités autour d’un principe général de marché. Cette mise en œuvre passe par la mise en fichiers des citoyens – voire de tous les citoyens –, le diagnostic précoce des comportements à risque, le pronostic scientiste des évolutions comportementales, la répression des déviants, etc. C’est une position de soumission, foncièrement statique.
La résistance dénonce ces évolutions qui mettent à mal l’humain, l’humanité de l’homme. A la tentation d’une formalisation absolue, elle oppose l’indicible du sujet. A la standardisation, elle oppose l’indéfinissable nature de la relation. A la société de marché, elle oppose la gratuité du don. C’est une position d’opposition, elle aussi, malgré tout, fondamentalement statique. Statique parce qu’elle ne surfe pas sur la vague des transformations à l’œuvre. Elle ne s’appuie pas sur les opportunités présentes, elle oppose un modèle à un autre, restant prisonnière des clivages qui bloquent toute évolution.
Repolitiser l’action sociale, ce n’est pas revenir au « temps d’avant », ni opposer un âge d’or aux dérives actuelles ou espérer un « grand soir » dans ce contexte hostile. Repolitiser l’action sociale est une posture éthique qui réintroduit du débat et du conflit contre la pensée unique (qu’elle soit résistante ou moderniste, néolibérale ou socialiste).
Entre l’abandon d’une histoire qui a patiemment capitalisé une culture riche et féconde et le retour vers des valeurs qui, quoi qu’on en dise, n’ont pas fait la preuve de leur vertu, il convient d’adopter une posture politique qui refonde les solidarités, qui ouvre à la pluralité et mobilise un « savoir-faire ensemble », qui développe la co-construction avec les usagers en s’immergeant délibérément dans la vie démocratique à développer dans toutes les dimensions de notre vie sociale.
4.DES DIRECTEURS SOUS TENSION : despotes, technocrates ou mobilisateurs ?
4.1.L’opposition entre le charismatique et l’ingénieur
La fonction de direction est prise dans ces forces telluriques qui déterminent les représentations qui circulent sur les usagers et écartèlent les postures professionnelles. Comment, dans ce contexte, penser la fonction dirigeante ?
Là encore, il me semble que le directeur se trouve en tension entre des figures opposées. Certes, nous avons vu que cela était une condition de l’équilibre… mais de quel équilibre s’agit-il ? Ou plutôt d’un équilibre à quel prix ? Si les références sont trop paradoxales, le risque schizophrène n’est pas loin. Comment le directeur peut-il concevoir son unité personnelle et fonctionnelle confronté qu’il est à des injonctions contradictoires ?
Pour illustrer les figures de direction qui se heurtent, opérons un retour dans l’histoire de la fonction[11]. :
- Le métier de directeur s’est construit sur le modèle charismatique des temps fondateurs. Les pionniers, leaders incontestés, exerçaient un pouvoir de quasi droit divin.
- Puis la fonction de direction, traversée elle aussi par la professionnalisation du secteur s’est technicisée, transformant le leader charismatique en technicien. Il est un spécialiste, issu du champ professionnel.
- Avec la rénovation de l’action sociale et médico-sociale, le technicien est devenu ingénieur. C’est-à-dire qu’il ne se contente pas de maîtriser la technicité, il devient un ensemblier institutionnel qui organise un dispositif complexe d’intervention.
Ces trois strates historiques ont configuré des représentations de la fonction de direction : « Charismatique, sa pratique relevait du savoir-faire, c’était un artisan qui maîtrisait un tour de main. Technicien, il était un manipulateur d’outils qui attestaient de sa compétence. Ingénieur, le directeur devient le concepteur d’un système finalisé non plus par sa pertinence technique mais par son efficience à répondre aux besoins des personnes accueillies et, de plus, formulés par elles-mêmes[12]. »
Le paradoxe réside dans cette tension entre le directeur garantissant la bonne conduite d’un système technique et le directeur responsable de la bonne réponse aux besoins des usagers. Sous le premier volet, il est mis en demeure de respecter les cultures professionnelles – mises à mal par les agressions d’une conception libérale de l’action sociale –, sous le second volet, il est tenu de répondre aux besoins d’un « usager-client » – figure traversée par les clivages des représentations sociales qui séparent « bon » et « mauvais, « bien » et « mal ».
A ces deux forces opposées, il faudrait ajouter celle qui, émanant des pouvoirs publics, vise à limiter les missions des établissements et services sociaux et médico-sociaux, et par conséquence les projets des associations qui les gèrent, à un rôle de simple exécutant des politiques sociales. Le directeur se trouve alors réduit à assurer des tâches garantissant la conformité à la commande (bientraitance, bonne gestion, qualité, performance, procédures, protocoles, rendu-compte, etc.).
4.2.L’ouverture vertueuse : le « ménageur »
Pour échapper à ce clivage entre le « trop » (un directeur omniprésent et omniscient représentant la domination sans partage d’une culture professionnelle excluant les usagers) et le « pas assez » (un directeur qui est totalement instrumentalisé par la commande de l’usager-client et l’injonction de conformité de la puissance publique), l’issue éthique est sans doute à rechercher du côté d’une conception renouvelée du « management ».
Pour rendre à ce terme toute son origine étymologique, je propose de parler de « ménagement » : diriger serait l’art de ménager :
- Ménager les professionnels en refusant de participer à l’entreprise de sape de leurs références culturelles, patiemment construites à travers le temps, héritées de leurs aînés et capitalisées dans leurs pratiques de terrain.
- Ménager les usagers en osant prendre position en leur faveur et à leurs côtés pour empêcher toute discrimination, toute distinction aliénante, toute réduction de leur citoyenneté, toute atteinte à leur dignité.
- Ménager des espaces de travail et de négociation avec les autorités chargées de définir, de financer et d’évaluer les politiques sociales afin d’opposer à l’instrumentalisation une dynamique de co-construction fondée sur l’expertise des observations de terrain.
5.CONCLUSION : Pour un « ménagement »
Ainsi, nous sommes, au terme de ce parcours au pays de l’éthique de direction, en train de dessiner un triangle de la fonction qui, à sa base, oppose le repli identitaire sur une culture professionnelle et institutionnelle désuète à la dilution dans une instrumentalisation technocratique. Le sommet de ce triangle, son éminence signifiante, figurant la perspective éthique, c’est l’ouverture vers un management bienveillant :
- Bienveillant parce qu’en veille permanente sur les enjeux qui traversent les missions sociales et médico-sociales qui sont affaire politique avant d’être techniques ;
- Bienveillant parce qu’il entretient une distance critique avec les évidences et les mouvements de mode, qui génèrent de la pensée unique, pour toujours s’interroger sur la troisième voie, la vertu éthique faite de prudence et de sagesse ;
- Bienveillant parce qu’œuvrant à la promotion des usagers, non pas à leur simple protection, sentiment malveillant car menacé de condescendance ;
- Bienveillant parce que reconstruisant un lien social fondé sur la reconnaissance de la différence qui est la condition même d’une société démocratique ;
- Bienveillant parce qu’il mobilise les professionnels sur un projet plutôt que sur des positions à défendre, sur une ambition collective plutôt que sur l’envie personnelle de se réaliser, sur une construction collective plutôt que la juxtaposition d’individus.
Concarneau, le 5 février 2012
[1] L’épistémologie est l’étude des théories de la connaissance.
[2] R. Janvier, Ethique de direction en institution sociale et médico-sociale, ESF Editeur, 2011.
[3] M. Chauvière, L’intelligence sociale en danger, chemins de résistance et propositions, La découverte, 2011.
[4] M. Chauvière, Trop de gestion tue le social, Essai sur une discrète chalandisation, La découverte, 2007.
[5] Contrats Pluriannuels d’Objectifs et de Moyens ; État Prévisionnel des Recettes et des Dépenses ;Tarification à l’Activité.
[6] Services Sociaux d’Intérêt Général, Services d’Intérêt Economique Général, Services d’Intérêt Génral Non Economique
[7] Groupement de Coopération Sociale et Médico-sociale.
[8] Offre Publique d’Achat.
[9] R. Gori, B. Cassin, C. Laval (sous la direction), L’Appel des Appels, Pour une insurrection des consciences, Editions Mille et Une Nuits, 2009.
[10] B. Dubreuil, R. Janvier, J. Priou, P. Savignat, Repolitiser l’action sociale, in Actualités Sociales Hebdomadaires, n°2737, 16 décembre 2011.
[11] R. Janvier, La participation des usagers, nouveau paradigme pour la fonction de direction, in F. Batifoulier (sous la direction de), Manuel de direction en action sociale et médico-sociale, Dunod, 2011.
[12] Ibid. p. 263,264.
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