On dit « assistante sociale » et « éducateur spécialisé » manifestant une distinction entre les métiers plutôt féminins et les métiers plutôt masculins. De plus, globalement, les métiers du « prendre soin » tendent à se féminiser (pour ceux qui ne l’étaient pas déjà). Mais les distinctions de genre se manifestent plus largement dans le travail social quant à la manière de traiter les situations de vulnérabilité qu’accompagnent les professionnels. Le modèle « maman à la maison » et « papa au travail » n’est pas mort. La priorité donnée à l’insertion sociale tend à centrer les pratiques sur les hommes comme acteurs économiques essentiels des ménages (Cf. les publics de l’insertion par l’activité économique massivement masculins). Les enjeux liés à l’enfance tendent à centrer les pratiques sur les mères (Cf. les « centres maternels » et la cible des Techniciennes de l’Intervention Sociale et Familiale ou des Conseillères en Économie Sociale et Familiale).
Les thèmes féministes semblent assez peu présents dans les référentiels du travail social. Pour preuve, le retard pris dans la création de structures de protection pour les femmes victimes de violences sexuelles et conjugales (Cf. le nombre de départements en déficit de places).
Pourtant, l’enjeu de promotion de la dignité et du pouvoir d’agir des personnes ne suppose-t-il pas que le travail social s’empare de la question des genres pour en faire le cœur de son action de transformation des rapports sociaux ?
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