Le « managérialisme » est une maladie fort répandue dans les organisations de travail. Encouragé par les exigences de productivité, il signifie une centralisation excessive du pouvoir et sa technocratisation sous l’empire des nouvelles modes langagières : lean management, slow management, re-engineering organisationnel, soft management, etc. Tous termes très « in » qui masquent en fait des formes traditionnelles d’encadrement des pratiques et de disciplinarisation des hommes. Bien entendu, ces modes n’ont pas épargné le travail social dont les organisations sont mises au défi d’améliorer leur productivité. Face à une raréfaction stratégique des dotations publiques, il est impératif de faire mieux avec moins de moyens. C’est là que le manégérialisme vient au secours de cette casse méthodique des organisations du travail social. Il promet à tous le grand soir par l’avènement de dispositifs perfectionnés garantissant l’efficience et l’efficacité pour tous et par tous.
Les professionnels de terrain, ceux qui, dit-on, sont « encadrés » par leur hiérarchie, savent pertinemment qu’ils n’ont pas besoin de ces nouvelles générations de managers.
Le travail social a besoin d’équipes de direction qui s’engagent pour :
- Travailler collectivement selon une dynamique qui permet la prise de parole de toutes les parties prenantes de l’organisation ;
- Animer les délibérations nécessaires pour définir le projet commun, avec et pour les usagers ;
- Soutenir les professionnels de terrain pour leur permettre de développer au maximum leur pouvoir d’agir avec les bénéficiaires ;
- Mettre concrètement en œuvre le principe de subsidiarité pour permettre que les décisions soient prises au plus près de ceux sur qui elles auront des effets ;
Ne plus concevoir le contrôle comme une maîtrise des « up » sur les « down » mais comme l’assurance collective des choix opérés.
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