La dictature de l’algorithme, revient à résumer toutes les activités humaines à quelques équations que l’ère numérique nous impose. Le code binaire, et la simplification du monde qu’il induit, emporte l’illusion que la vie peut se réduire à des formules mathématiques.
Le travail social n’échappe pas à ce tropisme mortifère. Par des référentiels évaluatifs fermés, des nomenclatures de besoins et de réponses formatées, des indicateurs de performance stérilisants, des normes procédurales aliénantes, des recommandations de bonnes pratiques étroites, le travail social se trouve de plus en plus réduit à des tableurs qui calculent l’action en la réduisant à des chiffres. Là aussi, comme dans bien d’autres secteurs, domine la pathologie de la quantophrénie !
Sauf que les fondamentaux des travailleurs sociaux ne se limitent pas à travailler avec une calculette dans les mains ou un tableur Excel placé entre eux et les bénéficiaires. Les fondamentaux des métiers du lien social reposent sur la relation et le « faire avec ». Or, cet aspect essentiel des pratiques de terrain ne trouve pas à s’exprimer dans les logiciels qu’impose la technobureaucratie hégémonique.
La meilleure manière de s’affranchir de la dictature de l’algorithme, c’est d’inventer de nouveaux récits pour décrire le travail social et mettre en lumière ses effets sur la vie sociale. Ces récits ne sont pas des rapports ou de simples comptes-rendus, ils sont l’expression de la dimension sensible de la vie.
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