Réparer un objet ou une mécanique abimée c’est remplacer les pièces défectueuses par des neuves pour permettre à l’ensemble de fonctionner à nouveau. Longtemps le travail social s’est situé dans une fonction réparatrice. Les établissements éducatifs remplaçaient les parents défaillants, les structures accueillant des personnes handicapées suppléaient à leurs incapacités, les entreprises d’insertion compensaient les manques de productivité des personnes éloignées de l’emploi. Bref, le travail social réparait les éléments manquants ou détériorés en les remplaçant selon une logique de substitution : il s’agissait de faire en tout ou en partie à la place de ceux qui ne peuvent pas faire.
Aujourd’hui, cette dimension réparatrice du travail social s’efface au profit d’une mission d’émancipation. Plutôt que faire à la place, l’objectif est de créer les conditions permettant de développer les capacités d’action des personnes, les possibilités de faire par soi-même, au maximum de tous ses potentiels. En ce sens, le travail social n’a pas une fonction de réparation.
Cependant, dans une autre dimension, on évoque souvent le fait que le travail social a pour rôle de réparer des liens sociaux fragilisés par des vulnérabilités du fait des personnes ou des situations dans lesquelles elles vivent. C’est donc indirectement que le travail social a une fonction réparatrice. En accompagnant des personnes en difficultés pour leur permettre de reprendre place dans le jeu social, le travail social reconstruit des liens, aménage des conditions accueillantes pour tous, participe à la réparation d’une société qui ne cesse de créer des pannes.
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