Évaluer c’est donner une valeur à quelque chose ou à une action. Dans un monde marqué par la tendance à tout compter, on confond généralement l’acte d’évaluer avec celui de mesurer. L’évaluation se réduit alors à la mise en tableaux de chiffres des éléments, réduisant ainsi leurs qualités en de simples quantités.
Or, le travail social est d’abord une œuvre qualitative qui peine à être réduite en statistiques comptables. Comment, alors, envisager d’évaluer les effets produits par le travail social en évitant sa réduction dans les cases préétablies d’un calcul normatif ?
Éviter cette impasse insensée suppose de s’affranchir des tableurs mutilants et de réhabiliter une autre manière de mettre en mots les actions pour rendre compte plus justement de ce qui se passe, des relations qui se tissent, des effets individuels et collectifs produits, des impacts sociaux des actions.
Il est urgent d’affirmer que le travail social, s’il doit légitimement rendre des comptes de son action, ne peut le faire par la voie exclusive du quantitatif mais aussi, par la voie complémentaire indispensable d’un récit qualitatif.
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Bonsoir J’étais présente au colloque à Pau. J’ai beaucoup apprécié votre intervention et votre parallèle entre la société inclusive et la transition écologique. Je voudrais revenir sur vos propos concernant la multiplication des outils de mesures qui prennent trop de temps aux professionnels au détriment du temps d’accompagnement. Ne pensez vous pas que ces outils sont nécessaires pour évaluer ou (mesurer ) les besoins des personnes dans l’objectif de mieux y répondre ? Pendant longtemps, nous nous sommes contentés de bilans qualitatifs sans données chiffrées et comparables. C’est vrai que les missions des métiers du social ont changé et nécessitent… Lire la suite »
Bonjour,
Merci pour ce commentaire.
Je crois que nous sommes d’accord. Mon propos n’est pas de supprimer les analyses quantitatives mais d’arrêter d’en faire la seule manière de conférer une valeur aux actions. Car celles-ci ne peuvent se réduire à de simples chiffrages ou mesurages. Je défend l’idée de compléter ces analyses quantitatives (en les maintenant dans des proportions raisonnables) par une mise en récits qualitatifs des actions conduites.