L’intervention sociale est souvent associée à un contrôle social. C’est, historiquement et politiquement, sa fonction première : éviter la marginalisation de certains publics au nom de principes d’égalité et de justice sociale.
Là où les choses se compliquent, c’est que cette mission intégrative n’implique pas nécessairement l’imposition d’un modèle culturel unique aux personnes accompagnées. Or, les professionnels du social sont issus, pour la plupart, de la culture dominante qui configure notre société.
C’est ainsi que des conceptions relatives aux « bonnes » conditions d’éducation d’un enfant, aux « bons » codes relationnels, à la « bonne » manière de gérer un domicile, au « bon » respect des cadres institutionnels, à l’importance du travail (salarié), etc. s’imposent subrepticement aux personnes accompagnées, même si leurs origines ethniques, leurs cultures, leurs modes de vie les en tiennent éloignés.
L’affirmation des droits culturels comme étant intrinsèquement liés aux droits et libertés fondamentales de la personne humaine oblige une nouvelle lecture de ces questions, nécessite de prendre une distance critique. Pour dépasser son tropisme naturel à imposer une vision culturellement marquée des normes qu’il promeut – parfois sans en avoir conscience – le travail social doit se donner les moyens d’ouvrir des espaces de débat sur les effets produits par ses pratiques. Les comités d’éthique sont sans doute un levier utile en ce sens parmi d’autres.
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